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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
À Las Vegas, Victor Wembanyama n’a pas seulement marqué son retour sur les parquets, il a aussi laissé une trace verbale qui continue d’alimenter les débats sur le Thunder. Quelques phrases, prononcées à chaud, ont suffi à relancer une opposition déjà latente à l’Ouest.
Le contexte rend l’épisode encore plus saisissant. San Antonio retrouvait enfin son leader après plusieurs semaines d’absence, face à une organisation d’Oklahoma City lancée sur un rythme presque irréel. Tout semblait indiquer une soirée tranquille pour le Thunder, jusqu’à ce que Wembanyama change brutalement la dynamique du match. Sur le parquet comme devant les micros, le Français a imposé sa vision.
Dans la foulée de cette victoire inattendue en demi-finale de la NBA Cup, Wembanyama a expliqué ce que représentait, selon lui, le style de jeu proposé par son équipe. « Dans le basket moderne, on voit beaucoup de styles qui n’offrent pas une grande variété de dangers pour l’adversaire. Beaucoup d’isolations, parfois un basket un peu forcé. Nous, on essaie de proposer un basket plus old school, la manière Spurs aussi. Un basket plus juste tactiquement, à mon avis. » Une déclaration immédiatement interprétée comme une pique directe envers Oklahoma City.
Une déclaration qui dépasse le simple trash-talk
Cette sortie n’est pas arrivée par hasard. Elle intervient après une performance marquante : 22 points inscrits en seulement 21 minutes, avec un impact immédiat des deux côtés du terrain, et un différentiel de +21 lorsque Wembanyama était sur le parquet. San Antonio a défendu sans paniquer, partagé le ballon et puni les erreurs sans chercher systématiquement le coup de sifflet. Dans l’esprit de son leader, cette approche illustre une certaine idée du basket, presque philosophique, qui tranche avec certaines tendances actuelles de la ligue.
La notion de « basket éthique » n’est pas anodine non plus dans le paysage NBA actuel. Elle est souvent utilisée par les observateurs et les fans pour désigner des équipes qui ne misent pas sur l’exagération du contact ou le jeu avec l’arbitrage. Oklahoma City, et en particulier Shai Gilgeous-Alexander, se retrouvent régulièrement au centre de ces discussions.
Ce discours renforce l’impression que quelque chose est en train de naître entre ces deux organisations. Oklahoma City avance avec une régularité impressionnante, une discipline collective et une confiance totale en son projet. San Antonio, de son côté, se construit autour d’un joueur unique, capable de transformer un match en quelques minutes et d’imposer une identité forte, autant dans le jeu que dans le discours.
Les mots de Wembanyama n’étaient donc pas un simple coup de communication. Ils traduisent une vision, une ambition et une volonté de s’inscrire durablement comme un obstacle majeur sur la route du Thunder. Si ce duel se nourrit à la fois de performances sur le terrain et de déclarations assumées en coulisses, la Conférence Ouest pourrait bien tenir là l’un de ses fils rouges pour les prochaines saisons.
