Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Les coulisses de la chanson française réservent parfois des souvenirs bien moins scintillants que les projecteurs. Derrière les tournées et les tubes, certaines rencontres marquent durablement, parfois pour de mauvaises raisons. Véronique Sanson n’a ainsi pas que de bons souvenirs de Claude François, mais l’une des (très rares) phrases qu’il lui a adressées l’a marquée à jamais.
Icône absolue de la variété française, Claude François était réputé pour son perfectionnisme extrême et son obsession du contrôle. Sur scène comme en coulisses, il ne laissait rien au hasard, quitte à déstabiliser ceux qui partageaient l’affiche avec lui. Véronique Sanson en a fait l’expérience directe lors d’une tournée de quinze jours, marquée par une distance presque totale entre les deux artistes.
Invitée de l’émission « C à Vous » il y a deux ans, celle qui avait déjà confié que l’interprète de « Je viens dîner ce soir » avait l’habitude de baisser le son de son micro en douce pour ensuite paraître plus puissant vocalement une fois sur scène était revenue sur cette période particulière de sa carrière. Elle avait évoqué à la fois le malaise ressenti avec Cloclo, et l’unique échange qu’elle a eu avec lui – et qu’elle n’a jamais oublié :
« Il m’avait dit : ‘Toi, tu es faite pour les grandes salles alors, il faut toujours que tu penses au type du dernier rang. Il faut que tu sois très maquillée, qu’on voie tes yeux, qu’on voie ta bouche, et il faut exagérer tes gestes’.
C’est le seul truc de lui que j’ai retenu et que je n’ai jamais oublié. J’avais fait une tournée de quinze jours avec lui, il ne m’a jamais dit ‘bonjour’, jamais adressé la parole… Et depuis, j’y pense tout le temps quand je me maquille les yeux. »
Un conseil professionnel, presque technique, délivré dans un climat humain très frais par ailleurs. Si le comportement de Claude François a plutôt marqué Véronique Sanson négativement, cette phrase l’a accompagnée tout au long de sa carrière. Preuve que même les expériences les plus rudes peuvent parfois laisser un enseignement durable, gravé bien au-delà des rancœurs.
