Par Rédaction | Sport
Ils ont longtemps partagé les mêmes lignes droites, sans jamais jouer à armes égales. L’un dominait l’athlétisme mondial, l’autre incarnait l’espoir français face à l’intouchable Jamaïcain. Désormais retraité, Christophe Lemaître est revenu avec sincérité sur la relation qu’il entretenait avec Usain Bolt, loin des clichés sur les rivalités féroces. Et son témoignage surprend.
Figure incontournable du sprint tricolore, Christophe Lemaître a croisé Usain Bolt à de très nombreuses reprises au plus haut niveau, du 100 au 200 mètres. Médaillé olympique à Rio en 2016, le natif d’Annecy n’a jamais réussi à battre le recordman du monde, mais il s’est imposé comme l’un des rares Européens capables de rivaliser régulièrement avec les meilleurs sprinteurs de la planète. Une longévité et une constance qui lui ont valu le respect du Jamaïcain, malgré l’écart de palmarès.
Pendant près d’une décennie, Usain Bolt a régné sans partage sur l’athlétisme mondial, de Pékin en 2008 à Rio en 2016, écrasant la concurrence par sa puissance et son sens du spectacle. Dans cet univers ultra-compétitif, Christophe Lemaître a souvent été présenté comme l’un de ses principaux adversaires européens, sans jamais tomber dans une rivalité hostile. Avec le recul, le Français estime même que cette domination l’a poussé à se dépasser.
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche après l’annonce de sa retraite, Christophe Lemaître a tenu à décrire précisément l’attitude du multiple champion olympique à son égard, loin de toute arrogance supposée :
« Usain Bolt, dès qu’il me croisait, ça se passait bien, il me chambrait un peu, il me saluait. Il y avait un grand respect mutuel entre nous, une bonne relation cordiale et amicale. »
Loin d’être distant ou méprisant, le géant jamaïcain se montrait donc accessible avec ses rivaux, tout en conservant son statut de superstar. Une posture qui a marqué le Français, convaincu que la présence de Bolt a contribué à élever le niveau général du sprint mondial, y compris le sien. Dans ce même entretien, Lemaître avait d’ailleurs tenu à saluer d’autres adversaires qui ont rythmé sa carrière et contre lesquels il prenait un réel plaisir à se mesurer :
« Son compatriote jamaïcain Yohan Blake, incroyable lui aussi. Andre De Grasse, le Canadien, très talentueux, qui n’était pas dans une optique de sprinter « bodybuildé ». J’adorais courir face à eux. »
Aujourd’hui éloigné des pistes, Christophe Lemaître porte un regard apaisé sur ces années de compétition intense. S’il n’a jamais réussi à détrôner Usain Bolt, il conserve la satisfaction d’avoir tenu tête, à sa manière, à une génération exceptionnelle. Une chose est sûre : Lemaître n’a à rougir de rien, bien au contraire.
