Par Rédaction | Sport
À l’approche de la mi-saison, les Warriors avancent sur un fil. Le bilan est à peine équilibré, la lutte pour les play-offs est tendue, et chaque match semble peser un peu plus sur les épaules de Stephen Curry. La fenêtre de titre est toujours ouverte, mais elle se referme lentement, obligeant l’organisation à se demander si le bon virage a été pris au bon moment.
Dans ce contexte, le départ de Jordan Poole refait surface comme un point de rupture majeur. Longtemps vu comme l’héritier offensif naturel du système des Warriors, l’arrière avait appris à évoluer dans l’ombre des Splash Brothers tout en développant sa propre liberté de création. Son explosion statistique lors de sa quatrième saison laissait penser qu’une transition progressive était possible, sans bouleversement brutal.
C’est précisément ce que regrette aujourd’hui Isaiah Thomas. L’ancien meneur estime que Golden State a laissé filer un profil rare, capable de soulager Curry sur le long terme. « C’est le même type de joueur. Je pense que c’était une mauvaise décision de le laisser partir. Jordan Poole faisait ce que Curry fait, pas avec la même constance chaque soir, mais on voyait des séquences où, si Curry n’était pas dedans ou s’il était blessé, il pouvait vraiment compenser ce qu’il apporte », a-t-il expliqué, en soulignant une erreur stratégique plus qu’un simple choix humain.
Une décision dictée par le contexte, mais lourde de conséquences
À l’époque, la situation semblait pourtant difficilement évitable. L’altercation avec Draymond Green avait profondément fragilisé le vestiaire, installant un malaise durable au sein de l’équipe. À cela s’ajoutait l’arrivée imminente du contrat massif de Poole, une prolongation de quatre ans qui pesait lourdement sur les finances d’une franchise déjà engagée dans des choix coûteux.
Le trade envoyé Jordan Poole contre Chris Paul, accompagné de choix de draft, devait répondre à une double logique : calmer les tensions internes et gagner en flexibilité financière. Sur le papier, l’expérience de Paul et sa capacité à structurer le jeu semblaient offrir une solution immédiate, plus compatible avec une quête de titre à court terme.
Mais le temps a révélé une autre réalité. Chris Paul n’a jamais réellement trouvé sa place durable dans la rotation, et la franchise a finalement engagé encore davantage de ressources pour attirer Jimmy Butler. Résultat : Golden State s’est retrouvé à investir massivement dans un joueur plus âgé, au rendement irrégulier, tout en ayant perdu un scoreur explosif formé en interne.
Le contraste est d’autant plus frappant que Poole, malgré ses défauts, incarnait une continuité naturelle du jeu des Warriors. Sa capacité à créer son tir, à enchaîner les tirs extérieurs et à dynamiser l’attaque sans Curry offrait une assurance rare. Une assurance que l’équipe peine aujourd’hui à retrouver lorsque sa superstar marque le pas.
