D’ordinaire discret, Francis Cabrel sans filtre sur l’état de la France : « Je suis sûr de moi, c’est…

Francis Cabrel évoque la France
France TV (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Habitué aux mots choisis et aux silences assumés, Francis Cabrel s’exprime rarement sur l’actualité brûlante. Pourtant, lorsque le chanteur sort de sa réserve, ses propos résonnent fortement. Il y a quelques années, l’artiste a livré une analyse très personnelle de l’évolution de la société française. Un regard sans détour, nourri par l’expérience et la nostalgie.

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Figure majeure de la chanson française depuis plus de quarante ans, Francis Cabrel s’est toujours tenu à distance du tumulte médiatique. L’auteur de « Petite Marie » et de « Je l’aime à mourir » préfère les textes intemporels aux polémiques passagères. Mais s’il cultive la discrétion, le natif d’Astaffort n’en demeure pas moins attentif à l’état du pays dans lequel il a grandi et construit sa carrière.

Issu d’une génération marquée par une France plus apaisée, l’interprète de « L’Encre de tes yeux » observe avec inquiétude les transformations profondes de la société. Violence omniprésente, tensions récurrentes, climat anxiogène : autant d’éléments qui contrastent fortement avec les souvenirs qu’il conserve de sa jeunesse. Un décalage qui l’a poussé, exceptionnellement, à prendre la parole publiquement.

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C’est au micro de Sept à Huit, sur TF1, en 2020, que le chanteur a accepté de livrer son ressenti, évoquant sans détour son malaise face à l’époque actuelle :

« Il n’y a pas que des sujets rassurants dans l’époque. Je la trouve crue, elle est dure, elle est violente par rapport à ce que j’ai vécu moi. Tout ce qu’il y a autour des attentats, des affrontements hebdomadaires avec la police. La violence est d’une banalité… Ce sont des choses qu’on ne vivait pas. »

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Conscient que chaque génération idéalise souvent son passé, Francis Cabrel n’ignore pas le biais de la nostalgie. Mais dans son cas, le doute ne semble guère permis. L’homme à la guitare poursuit, convaincu, en assumant pleinement son jugement sur l’évolution du pays :

« Est-ce qu’à chaque époque on n’a pas tendance à dire que c’était mieux avant ? Oui, mais, là je suis vraiment sûr de moi, c’était absolument mieux avant »

Des mots forts, à l’image d’un artiste profondément attaché à certaines valeurs et à une forme de douceur aujourd’hui mise à mal selon lui. Sans posture politique ni volonté de provoquer, Francis Cabrel livre ici un constat intime, presque mélancolique, sur une France qu’il peine parfois à reconnaître.

Rares mais pesées, ses prises de parole rappellent que derrière la pudeur et la poésie se cache aussi un observateur lucide du monde contemporain. Et lorsque Francis Cabrel affirme être « sûr de lui », c’est toute une mémoire collective qui affleure entre les lignes.

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