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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis le début de la saison, les critiques se sont accumulées autour de Draymond Green. Suspensions, fautes techniques répétées, tensions visibles avec Steve Kerr : pour une partie des observateurs, l’idée d’un rôle réduit, voire d’une sortie du cinq majeur, semblait logique. Certains fans allaient même jusqu’à évoquer une séparation définitive, symbole d’une page à tourner pour la franchise.
En coulisses, la réalité est bien différente. Steve Kerr a révélé que Draymond Green lui-même avait pris les devants sur cette question sensible. Conscient de l’évolution de son jeu et de son âge, le vétéran a proposé de sortir du banc si cela pouvait servir l’intérêt collectif. Une démarche rare à ce stade de carrière, qui témoigne d’une lucidité peu commune dans une ligue où l’ego dicte souvent les décisions.
« Il serait prêt à le faire. Il me l’a dit clairement cette saison : ‘Si tu as besoin que je sorte du banc, je le ferai’ », a confié Kerr. Mais l’entraîneur a immédiatement fermé la porte à cette option. « Je sais exactement ce qu’est Draymond. Il est obsédé par la victoire. Pour moi, ce n’est même pas une possibilité à l’heure actuelle. »
Un rôle toujours central dans le projet de l’équipe
Malgré un début de saison irrégulier, Steve Kerr a progressivement stabilisé son cinq majeur. Autour de Stephen Curry, Jimmy Butler, Moses Moody et Quentin Post, Draymond Green reste une pièce incontournable de l’équilibre collectif. Sa présence défensive, sa lecture du jeu et sa connexion instinctive avec Curry continuent de structurer l’identité des Warriors, bien au-delà des statistiques brutes.
Kerr assume pleinement ce choix. « J’adore ce cinq. On gagne en taille et en spacing avec Quentin à côté de Draymond, ça lui enlève de la pression. Et Draymond est à son meilleur quand il joue avec Steph. Il doit passer la majorité de ses minutes avec lui », a-t-il expliqué. Cette alchimie reste l’un des rares repères stables d’une équipe encore en quête de constance.
Sur le plan individuel, Green n’est plus le joueur dominant d’il y a huit ans. À 35 ans, ses moyennes ont baissé et son impact offensif est plus limité. Il affiche davantage de pertes de balle et de fautes personnelles que de tirs réussis, un indicateur parlant de son adaptation difficile à un rôle plus sobre. Mais son influence ne se mesure pas uniquement à travers les chiffres, et Kerr le sait mieux que quiconque.
Cette lucidité, justement, est ce qui impressionne le plus le staff. Draymond Green ne se fait aucune illusion sur le temps qui passe. « Il sait exactement où il en est. Il m’a dit : ‘Je sais que je ne suis plus le joueur que j’étais il y a huit ans, et dans deux ans je serai encore différent. Je dois jouer le rôle qui est le meilleur pour l’équipe et pour moi’ », a confié Kerr, traduisant une forme de maturité rare à ce niveau.
