Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Trois confrontations en un mois, trois victoires face au champion en titre. Un scénario qui intrigue autant qu’il interpelle dans la Conférence Ouest. Face à une équipe d’Oklahoma City réputée presque intouchable, San Antonio semble avoir trouvé une clé. Et sans jamais trop en dire, Victor Wembanyama laisse planer le doute.
Sur le papier, battre le Thunder une fois relève déjà de l’exploit. Répéter la performance à trois reprises en l’espace de quelques semaines ressemble presque à une anomalie statistique. Pourtant, les Spurs l’ont fait, avec une maîtrise croissante et une lecture du jeu qui donne l’impression d’un avantage tactique réel, soigneusement entretenu. Le succès de Noël, remporté 117-102, a marqué les esprits. Non seulement par l’écart, mais aussi par la manière. San Antonio est désormais deuxième de l’Ouest.
Wembanyama n’a pas nié l’évidence après la rencontre. « Ce genre de match ressemble à une série de playoffs. On a beaucoup appris sur eux sur le plan tactique… Je ne veux pas trop en dire. On garde ça pour nous. Mais évidemment, on a récupéré des informations en les affrontant autant ». Une déclaration mesurée, mais lourde de sens, qui alimente l’idée d’une véritable “kryptonite” découverte par le staff texan.
Une familiarité qui change tout
Collectivement, la performance est solide et cohérente pour les Texans. De’Aaron Fox a mené l’attaque avec 29 points, tandis que Wembanyama a compilé 19 points et 11 rebonds en seulement 26 minutes. Stephon Castle a également pesé avec 19 points et 7 passes, confirmant la profondeur et l’équilibre de cette équipe.
La clé reste cependant défensive. Oklahoma City a été limité à 38,9 % de réussite au tir, bien en dessous de ses standards. Une pression constante, des aides bien placées et une discipline collective qui traduisent une lecture affinée de l’adversaire. Mitch Johnson n’a d’ailleurs pas caché l’importance de cette répétition des confrontations. « Quand on affronte une équipe de ce niveau, chaque détail compte encore plus avec la familiarité. J’ai trouvé qu’on avait été excellents en respectant ces nuances au fil du match ».
Cette capacité à identifier puis exploiter les failles adverses fait partie de l’ADN que Wembanyama décrit volontiers. « Ce qui nous définit, c’est notre volonté d’utiliser les faiblesses des autres équipes. On peut s’appuyer sur tout le monde sur le terrain. On ne laisse jamais la performance individuelle prendre le dessus sur le collectif », a-t-il expliqué, insistant sur la philosophie globale plutôt que sur un duel de stars.
Malgré cette série impressionnante, aucun sentiment de suffisance ne transparaît. Wembanyama rappelle que la saison est encore longue et que rien n’est acquis. « On reste concentrés sur la suite. La saison est interminable, on n’est même pas à mi-parcours. Ce n’est pas forcément intelligent de se projeter trop loin ». Une prudence logique pour un groupe encore en construction.
