Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La saison avance et le constat devient de plus en plus difficile à ignorer à Golden State. Malgré quelques sursauts, les mêmes problèmes reviennent match après match, laissant une impression de déjà-vu frustrant. La défaite face à Toronto n’a fait qu’amplifier ce malaise grandissant.
Dimanche, la franchise de la baie semblait pourtant avoir le contrôle. En tête 120-113 à moins de deux minutes de la fin, elle a totalement perdu le fil, incapable de sécuriser des rebonds ou de résister à la pression adverse. Scottie Barnes a symbolisé cette faillite collective en imposant sa loi dans la raquette, notamment en prolongation, où Golden State n’a tout simplement pas existé.
Une nouvelle performance exceptionnelle de Stephen Curry, auteur de 39 points, n’a pas suffi à masquer les lacunes structurelles. L’équipe a souffert dans l’impact physique, dans la gestion des fins de match et dans sa capacité à s’adapter. Un scénario trop souvent répété cette saison, qui a fini par faire sortir Kendrick Perkins de ses gonds.
C’est sur les réseaux sociaux que l’ancien champion NBA a lâché une charge frontale. « Les Warriors sont cassés !!! Un jour, Steve Kerr va se rendre compte qu’il faut de la taille et de l’athlétisme, Kuminga, pour rivaliser avec les bonnes équipes de la ligue », a-t-il écrit, pointant directement la gestion de l’effectif et le manque d’ajustements.
Le cas Kuminga, symbole d’un malaise plus profond
La situation de Jonathan Kuminga cristallise aujourd’hui toutes les tensions. Prolongé pour deux saisons à hauteur de 24 millions de dollars par an, l’ailier de 2,01 m a quasiment disparu de la rotation. Sur les huit derniers matches, il n’a cumulé qu’un peu plus de neuf minutes de jeu et enchaîne les DNP, une mise à l’écart difficile à justifier au vu des besoins actuels de l’équipe.
Autour de la franchise, les avis divergent. Stephen Curry a publiquement apporté son soutien à son jeune coéquipier, l’encourageant à rester mentalement fort malgré cette période compliquée. À l’inverse, plusieurs observateurs estiment que son avenir à Golden State est déjà scellé et qu’un départ n’est plus qu’une question de temps.
Sur le parquet, Steve Kerr continue pourtant de s’accrocher à des principes qui ont fait le succès passé de l’organisation. Face à Toronto, le coach a persisté avec un cinq small-ball, pensant pouvoir répondre à Barnes par la mobilité et la vitesse. Une stratégie qui aurait pu fonctionner il y a quelques années, lorsque Draymond Green était à son apogée, mais qui montre aujourd’hui ses limites.
À l’heure d’enchaîner les matches, avec un déplacement immédiat à Brooklyn, les questions s’accumulent plus vite que les réponses. Entre un effectif vieillissant, des jeunes sous-utilisés et une identité qui se fissure, Golden State semble à un tournant. Et la pression pour agir, comme le réclame Kendrick Perkins, n’a sans doute jamais été aussi forte.
