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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Icône absolue du cinéma français, Louis de Funès continue de faire rire des générations entières, bien après sa disparition. À l’écran, il incarnait l’excès, la colère jubilatoire et la drôlerie pure. Mais dans la sphère privée, l’homme était bien différent du personnage public. Son fils Patrick en avait d’ailleurs livré un portrait sincère et sans langue de bois il y a plusieurs années.
Figure incontournable du septième art hexagonal, Louis de Funès a marqué l’histoire du cinéma à partir du milieu des années 1960, enchaînant les succès populaires jusqu’à sa mort en 1983. Adulé pour ses mimiques et son sens du burlesque, le comédien né à Courbevoie a bâti une œuvre unanimement reconnue. Pourtant, derrière cette façade comique se cachait un homme discret, réservé, et parfois difficile à vivre, comme l’a raconté son fils aîné.
Issus de son mariage avec Jeanne Barthélémy, Patrick et Olivier de Funès ont grandi à l’ombre d’un père immensément célèbre. Olivier a même partagé l’affiche avec lui à plusieurs reprises, notamment dans Les Grandes Vacances ou L’Aile ou la Cuisse. Patrick, plus éloigné du monde du cinéma, a en revanche accepté de lever le voile sur la personnalité intime de son père lors d’une émission restée célèbre.
Invité avec son frère sur le plateau de Tout le monde en parle, animé par Thierry Ardisson au milieu des années 2000, Patrick de Funès avait livré un témoignage sans fard sur le caractère de l’acteur dans la vie quotidienne :
« Ce genre de personnes ne sont pas amusantes à vivre tous les jours. C’était un anxieux. Il me poursuivait au téléphone. Il était un peu casse-bonbons… Il m’imitait tout le temps. Au réveil, quand j’étais toujours de mauvaise humeur, quand j’étais mauvaise langue. »
Des propos qui confirment une facette souvent évoquée par les proches de Louis de Funès : un homme perfectionniste, exigeant, parfois envahissant, mais animé par une grande sensibilité. Cette rigueur, presque obsessionnelle, se retrouvait aussi bien dans son travail que dans sa manière de gérer sa vie personnelle et ses relations.
Toujours sur le même plateau, Patrick de Funès avait également évoqué certaines découvertes faites après la disparition de son père, révélant des éléments pour le moins troublants :
« Il avait des rentes. Il versait des sommes folles à des gens tous les mois. Il y en a qu’on connaissait, d’autres pas. Comme la veuve d’un metteur en scène… qui ne l’avait jamais fait tourner. »
Bien sûr, difficile de ne pas penser aux histoires extra-conjugales de « Fufu », dont celle bien connue avec Macha Méril, qu’il a voulu cacher à tout prix jusqu’au bout. Derrière l’homme anxieux et parfois difficile se dessinait donc aussi un être humain, fait de zones d’ombre et de lumière qui rappellent que, même chez les légendes les plus populaires, la complexité fait partie intégrante de l’histoire.
Quarante ans après sa disparition, ces confidences livrées par son fils n’entachent en rien le génie de Louis de Funès. Elles permettent au contraire de mieux comprendre l’homme derrière l’acteur, et rappellent que les plus grands artistes sont aussi façonnés par leurs failles.
