Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Grandir sous le regard du public n’est jamais anodin, encore moins lorsque l’on porte un nom célèbre. Marilou Berry en a fait l’expérience très tôt, au moment où la carrière de sa mère prenait un tournant marquant avec « Gazon maudit ». Des souvenirs parfois lourds à porter, qu’elle évoque aujourd’hui avec recul.
Comédienne reconnue du cinéma français, Marilou Berry est aussi, depuis toujours, identifiée comme la fille de Josiane Balasko. Une filiation prestigieuse, mais pas toujours simple à assumer dans l’enfance. Au milieu des années 1990, la sortie du film “Gazon maudit”, réalisé et interprété par sa mère, a placé la jeune adolescente face à une exposition soudaine et parfois brutale, alors qu’elle n’avait que 12 ans.
À cette époque, le long-métrage fait figure d’œuvre audacieuse, abordant frontalement l’homosexualité et comportant plusieurs scènes de nudité. Un choc culturel pour certains, mais aussi une source de moqueries pour la fille de l’actrice, plongée malgré elle dans des débats qui la dépassaient. Invitée récemment sur le plateau de Michel Drucker, Marilou Berry est revenue sur cette période délicate de sa scolarité :
« Le truc qui était compliqué, c’était d’arriver dans une école. Il y avait toujours quelqu’un qui savait qui j’étais. Je n’avais pas ce côté, j’étais comme les autres. Les enfants peuvent être un peu méchants… Il y a eu la période ‘Gazon maudit’ qui était un peu difficile parce que ‘l’homosexualité’, parce que ‘Ta mère, elle est gouine’, ‘J’ai vu ta mère, on voit ses nichons’. Il y avait des scènes un peu sexy et ça a été un peu dur. »
Des propos francs, qui illustrent la violence parfois banalisée des remarques enfantines, mais aussi le poids que peut représenter une œuvre artistique avant-gardiste pour l’entourage de ceux qui la portent. Pour autant, Marilou Berry préfère relativiser son vécu. Elle a ainsi tenu à rappeler qu’elle faisait plutôt partie des enfants de célébrités “chanceux”, bénéficiant de l’image positive associée à sa mère :
« Je pense que c’est plus dur pour les enfants d’hommes politiques ou pour les enfants d’acteurs qui jouent des rôles de méchant. Ma mère est quelqu’un d’aimé par les gens. La sympathie qu’elle provoque chez les gens rayonne sur moi donc j’ai cette chance-là »
Aujourd’hui, mère et fille entretiennent une relation très complice, encore renforcée par la maternité de Marilou Berry. Les tensions de l’enfance ont laissé place à une vraie complicité, au point que les deux femmes envisagent désormais des projets communs. Preuve que, malgré les remous du passé, l’histoire familiale s’écrit désormais sur un ton beaucoup plus serein.
