NBA – « Le trou noir » : la légende qui ne faisait jamais la passe

La légende des Boston Celtics, Kevin McHale (gauche), ainsi que l’icône des Chicago Bulls, Michael Jordan (droite), lors du All-Star Game NBA 1990
Andrew D. Bernstein

Quand certaines icônes de la ligue ont bâti leur renommée sur leurs talents de passeur, d’autres étaient réputées pour… leur absence de sens collectif. L’une d’elles, particulièrement réputée pour cette caractéristique, avait pourtant trouver le moyen de ne pas recevoir les critiques de ses coéquipiers.

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Les surnoms des légendes de la NBA sont généralement des témoins de leur excellence. « His Airness » mettait en avant les exploits aériens de Michael Jordan. « Magic » Johnson avait adopté ce 2ème prénom qui illustrait ses capacités presque mystiques de passeur. Celui de Larry Bird, a.k.a. « Larry Legend », parle de lui-même.

L’ancienne gloire des Celtics comptait parmi ses coéquipiers un joueur qui pouvait lui aussi s’appuyer sur un talent fou, mais dont les spécificités de son jeu n’avaient pas particulièrement inspiré analystes et fans. Celui-ci n’est autre que Kevin McHale, lieutenant de luxe de Bird durant 12 saisons lors desquelles les deux hommes ont récolté 3 titres de champion.

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Sans doute l’un des ailiers forts les plus sous-estimés de l’histoire, McHale affichait un répertoire offensif insolent, qu’aucun adversaire ne semblait capable de contrer. Son jeu au poste était notamment l’une des plus grandes phobies des défenseurs adverses, et l’un des schémas de jeu les plus appréciés des C’s durant sa carrière.

Cette arme était d’ailleurs si létale, que le numéro 32 n’avait que rarement besoin de ressortir le ballon une fois qu’il le recevait à son spot favori. Dès lors, Danny Ainge, à l’époque partenaire de McHale, lui avait octroyé un pseudonyme a priori peu flatteur.

J’appelais Kevin « le trou noir ». Une fois que ça entre à l’intérieur, ça n’en ressort jamais.

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Il suffit de constater sa moyenne de passes décisives par match en carrière, qui ne s’élève qu’à 1.7 unité, pour comprendre à quoi pouvait s’apparenter le jeu collectif du poste 4. Même son allier de longue date dans la raquette des Celtics, Robert Parish, ne se faisait pas d’illusions lorsqu’il lui donnait la gonfle. Cela ne le poussait pas pour autant à arrêter de l’alimenter.



L’une des choses qui définissait Kevin, et qui faisait qu’il avait de tels pourcentages au shoot, c’est que personne n’osait vraiment le critiquer pour avoir pris tous ces tirs, parce qu’il en mettait la plupart. Mais une fois que vous lui donniez le ballon, il ne fallait pas vous attendre à le revoir. Jamais.

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Dennis Johnson, arrivé dans le Massachusetts durant la prime de McHale, a lui aussi dû apprendre à évoluer aux côtés du septuple All-Star. En tant que meneur de l’équipe, il recevait souvent des consignes bien spécifiques de la part de son banc dans ce genre de situations.

Vous attendez là pendant un petit moment, juste à espérer, et vous entendez les coachs vous crier : « Coupe, Dennis ! Coupe, Dennis ! », parce que vous n’allez jamais récupérer le ballon.

Si certains pourraient à première vue le qualifier d’égoïste, McHale était parvenu à convaincre ses équipiers que lui offrir le ballon dans sa zone de confort, et ne jamais le retrouver, était une bonne chose. Une preuve indéniable de l’attaquant exceptionnel qu’il pouvait être.

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La science doit encore découvrir ce qu’il advient des objets qui pénètrent dans les trous noirs présents dans l’univers. Dans le cas de Kevin McHale, les joueurs des Celtics pouvaient, eux, affirmer que les ballons qui croisaient son chemin se transformaient en tirs inscrits.

Boston Celtics NBA 24/24

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