IK-2 : la terrifiante prison russe où Brittney Griner vient d’être envoyée

Le président russe Vladimir Poutine possède un avis bien arrêté sur le dossier tendu de l'intérieur WNBA Brittney Griner, détenue sur son territoire
Dmitry Osipenko (DR) / WNBA (DR)

D’abord détenue près de Moscou depuis son arrestatio, en février dernier, Brittney Griner a récemment été transférée dans un nouvel établissement pénal en Russie. Et son arrivée dans la tristement célèbre colonie pénale « IK-2 » n’a malheureusement rien pour rassurer. Le passif de l’établissement est en effet très lourd…

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Quand certaines voix influentes aux États-Unis tentent de ramener du positif dans ce dossier avec des updates encourageantes significatives, les nouvelles qui suivent anéantissent toute forme d’espoir. La réclusion de Brittney Griner en Russie continue d’alarmer, et a récemment pris une toute nouvelle tournure. Reuters stipule ainsi que l’intérieur star de WNBA vient de changer de lieu de détention, et pas pour le mieux :

La star du basket US Brittney Griner, qui a écopé de neuf ans de prison en Russie après avoir été reconnue coupable de détention de drogue, a été transférée dans une colonie pénitentiaire à environ 500km au sud-est de Moscou, ont déclaré ses avocats. (…) Ces derniers ont indiqué que Griner a été emmenée dans la colonie pénitentiaire pour femmes « IK-2 », à Yavas, au cœur de la région de Mordovie.

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« Brittney se porte aussi bien que possible dans une telle situation, et essaie de rester forte tandis qu’elle s’adapte à son nouvel environnement, » ont annoncé Maria Blagovolina et Alexander Boikov dans un communiqué.

Anodin en apparence, voire même optimiste au vu des propos des représentants légaux de la joueuse, ce rapport se veut en réalité alarmant. En effet, les conditions de détention du fameux « IK-2 » n’ont rien pour être enviées, et la vie de la joueuse est déjà en grand danger.

L’enfer d’IK-2, le centre de torture de Brittney Griner

Victime d’autres actes répréhensibles en Russie il y a plus d’une dizaine d’années, Nadejda Tolokonnikova, membre du groupe Pussy Riot, connait mieux que quiconque le traitement qui attend Griner dans sa nouvelle prison. Pensionnaire de l’établissement durant 22 mois, la jeune femme a relaté dans les colonnes du Monde son quotidien sur place en 2013, principalement constitué de travail forcé… et de violence policière :

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Un rouleau adhésif estampillé Vostok-Service, la marque du commanditaire de la production, est entouré autour de cette lourde matraque de bois familière à toute condamnée en Mordovie. L’administration du camp l’utilise pour frapper les couturières qui ne parviennent pas à atteindre la norme de rendement pour une journée de travail d’une durée de seize à vingt heures.



Vous avez bien lu : les femmes détenues dans cette colonie pénitentiaire peuvent passer jusqu’à vingt heures par jour à leur poste, obligées de confectionner 250 tenues de travail pour le compte de la société Vostok-Service. Un rythme insoutenable, qui se veut pourtant quotidien pour les prisonnières envoyées sur place. Et il n’est même pas question pour elles d’envisager un soulèvement collectif d’après Tolokonnikova :

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Les détenues travaillent en deux équipes, de 3 heures du matin à minuit, et de 6 heures du matin à 3 heures du matin. Sept jours sur sept. Les femmes s’endorment sur leur machine à coudre et se piquent les doigts. Et meurent. Aucune des prisonnières de l’IK-2 ne peut résister efficacement à cet asservissement, dans la mesure où l’administration du camp s’est dotée d’un mécanisme bien huilé de répression de la protestation. Le protestataire est dépouillé de tout. Le camp entier se dresse contre lui.

Mais alors, en quoi pourrait consister ce dépouillement, au vu des conditions déplorables dans lesquelles les femmes condamnées se trouvent déjà selon cette description ? Tolokonnikova énumère les diverses punitions qui peuvent être infligées, et qui rendent la vie encore plus difficile qu’elle ne l’est déjà :

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Il peut sembler que l’on n’ait rien à perdre dans un camp. Ce n’est pas le cas. Dans un camp, il existe un système très élaboré de privilèges que le prisonnier peut perdre s’il décide de critiquer l’administration. Comme de pouvoir porter son fichu d’une manière non réglementaire, 5 centimètres de plus que la norme. Ou de pouvoir boire du thé à une heure non imposée, à 17 heures. Pouvoir se laver les cheveux non pas une fois, mais deux fois par semaine.

Déjà mal en point dans sa précédente prison, Brittney Griner risque de vivre des heures encore plus sombres dans la terrifiante enceinte « IK-2 » qu’elle vient de rejoindre. Le témoignage de Nadejda Tolokonnikova se veut en tout cas pour le moins préoccupant, et plus que jamais, la situation doit vite évoluer en faveur de la joueuse du Mercury…

NBA 24/24 WNBA

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