Michel-Edouard Leclerc (71 ans) cash sur le gros problème en France : « Je reproche aux…

Michel-Edouard Leclerc
Europe 1

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Tandis que les ménages français sortent éprouvés d’une année 2023 particulièrement douloureuse sur le plan financier, Michel-Edouard Leclerc se tourne d’ores et déjà vers 2024. Avec de bonnes nouvelles à annoncer, certes, mais aussi des reproches à formuler. Et les principaux concernés se savent visés…

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Michel-Edouard Leclerc annonce la couleur : oui, l’inflation devrait diminuer en 2024, et les paniers de courses devraient par la même tendre vers la baisse. C’est ce qu’il a expliqué lors d’un entretien très instructif accordé au Populaire :

L’inflation va diminuer considérablement, d’abord parce qu’on va s’y employer. On va renégocier toutes les mauvaises conditions d’achat de 2022 et 2023, en demandant des comptes à des industriels qui n’ont pas été transparents. Je pense qu’on va obtenir des vrais segments de baisses de prix sur les marchés internationaux : le jouet, le bricolage, le textile…

En 2024, on sera peut-être à 2,5 ou 3 % d’inflation, par rapport à 7 ou 8 % en 2023.

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Michel-Edouard Leclerc déclare la guerre aux industriels

Le nerf de la guerre ? Il est simple d’après l’homme d’affaires : c’est la lutte entre les distributeurs d’un côté, dont il fait partie avec ses homologues et néanmoins rivaux, et les industriels de l’autre côté, qu’il accuse d’avoir fait gonfler artificiellement les prix :

Les industriels nous demandent des hausses de prix allant de 6 à 7 % alors qu’ils se sont déjà bien servis l’année dernière avec des hausses de l’ordre de 15 à 20 %. Nous, nous leur demandons un rattrapage à l’envers, de la déflation. Ça va “fighter”, mais je pense qu’on va arriver à des hausses moyennes de 2,5 %.



Ce que je reproche aux gros industriels, ce n’est pas d’avoir fait de l’argent. C’est, un peu comme pour le Covid, d’avoir fait un déni d’inflation. Ils ne l’ont pas vue venir alors que moi, j’étais sur les plateaux de télé, je leur donnais des chiffres de l’inflation qui flambait aux États-Unis.

Il y avait des signes tangibles et tous les industriels, toutes les organisations patronales agricoles auraient dû commencer à renégocier leurs approvisionnements en amont. Cela aurait permis de gratter un peu ou de lisser les hausses. On n’aurait pas eu une hausse de 21 % sur l’alimentaire. Chacun aurait dû faire son boulot, ils ne l’ont pas fait.

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Cette situation, Michel-Edouard Leclerc ne la digère pas :

Après, quand ça arrive dans le magasin, c’est trop tard. Ce n’est pas Leclerc, Intermarché, Système U, Lidl, Monoprix ou Franprix qui étaient à l’origine des hausses. C’est pour ça que j’ai un peu crié, que je suis passé pour l’agité du marché. Nous avons été obligés de réduire considérablement nos marges pour préserver le pouvoir d’achat de nos consommateurs.

Si on le laisse volontiers se bagarrer face aux industriels, il convient de rappeler les bonnes nouvelles annoncées par l’industriel pour les Français, dont la suivante :

Sur l’alimentaire, on aura de vraies baisses sur les produits à base de céréales (petits-déjeuners, pâtes). On aura, quand ça monte, une inflation de 2,5 % à 2,8 % et tout ce qui est international je pense, entrera dans cette enveloppe. C’est pas mal : 2024 sera meilleure pour le pouvoir d’achat.

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Entre la baisse des paniers de courses souhaitée par les Français et la réalité se dresse un problème aux yeux de Michel-Edouard Leclerc : les industriels, qui entendent bien continuer à « marger », après l’avoir déjà fait de manière excessive pendant la pandémie. Un problème que le businessman entend bien régler au mieux, permettant ainsi aux foyers de l’Hexagone de souffler un peu.

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