puis dans la liste qui s’affiche, cliquez sur AdBlock
Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Film culte auprès de plusieurs générations, « Le dîner de cons » est un l’un des longs-métrages les plus reconnaissables du cinéma français. Mais si les spectateurs ne peuvent s’empêcher d’être hilares devant leur poste de télévision, le tournage n’a pas suscité une grande euphorie chez les acteurs, au contraire. Les propos récents de Francis Huster en attestent.
Faut-il encore présenter « Le dîner de cons » ? La réponse est non. En revanche, année après année, et interview après interview, on en apprend davantage sur les coulisses du tournage de ce grand classique du cinéma français, avec un point commun : un tournage difficile. « Pas évident » selon Daniel Prévost, « 98% travail et 2% rigolade » pour Jacques Villeret… Des propos appuyés par Thierry Lhermitte lors d’un passage chez « C A Vous » :
C’était un tournage difficile, parce que Francis Veber est très exigeant. Il veut entendre ce qu’il avait dans la tête quand il écrivait, et pas autre chose. Je n’étais pas habitué à ça. Honnêtement, j’ai beaucoup appris, mais j’ai beaucoup souffert de ça. C’est le sens. Il veut le sens qu’il a écrit. Il veut entendre ça, et non pas une chose qui nous arrange, que l’on ferait parce qu’on sait bien le faire.
Francis Huster révèle les dessous du tournage du ‘Dîner de cons’
Interrogé par « Télé Magazine », Francis Huster a confirmé le ressenti de Lhermitte, Prévost et Villeret. De quoi renforcer un peu plus la réputation de Francis Veber, qui n’a effectivement pas ménagé ses acteurs ce coup-ci, la preuve :
Francis Veber est un métronome. Et il a raison à 100%. Il a une virtuosité dans la musicalité du comique incroyable. C’est à dire que tu dis la phrase d’une certaine façon, tout le monde hurle de rire. Tu la dis d’une autre tonalité, personne ne rit.
C’était la première prise. C’est à dire qu’il y avait Thierry Lhermitte en face de moi derrière la caméra. Il y a une seule caméra sur moi. Moteur, on fait la prise et Francis dit : « Bon bah écoute, c’est parfait mais on va en refaire une seconde parce qu’on sait jamais avec le labo »… On en a fait trente et une. Et au bout de trente et une, Francis dit : « Bon, ça va. Je voulais juste voir si t’allais en louper une, mais de toute façon on prend la première ». Il est fou !
Malgré ce tournage placé sous le signe du perfectionnisme, et non pas de la rigolade, Francis Huster ne regrette en rien d’avoir pris part au « Dîner de cons ». Et cela plus encore au regard de l’histoire derrière :
Tout est parti d’un quiproquo : je devais tourner Don Juan sous la direction de Jacques Weber, auquel j’avais demandé que ce soit Jacques Villeret dans le rôle de Pierrot. Deux jours plus tard, Villeret m’appelle et me dit que je dois rencontrer Weber le lendemain au Crillon. J’y vais et ce n’est pas Jacques Weber… mais Francis Veber avec le manuscrit du Dîner de cons !
Je ne voyais pas ce que j’irais faire dans ce film, mais mon agent m’a dit de le lire, et j’ai trouvé ça génial ! Aujourd’hui encore, quand je suis en tournée à l’étranger, certains jeunes spectateurs se ruent sur moi en criant : « Juste Leblanc ! »
Le perfectionnisme peut parfois surprendre même les professionnels les plus aguerris, mais il a souvent la vertu d’être efficace : avec 6 nominations aux Césars 1999 et plus de 9 millions d’entrées au cinéma, Francis Veber a réussi le tour de force de voir son long-métrage adoubé à la fois par la critique et par le public. Voilà qui valait bien un tournage au poil !
