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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si la majorité des chanteurs s’entendent plutôt bien entre eux, ce dont témoignent par exemples les nombreuses collaborations dans le cadre des Enfoirés, de réelles rivalités et inimitiés existent entre artistes. Michel Fugain ne s’en cache pas, lui qui s’en est déjà pris à plusieurs artistes ces dernières années… et notamment à un certain Michel Polnareff.
S’il est désormais forcément moins actif et présent sur le devant de la scène à 82 ans, Michel Fugain sait qu’il a laissé une trace importante dans l’histoire de la musique française. Très en vue dans les années 1970, où lui et son Big Bazar ont incarné à merveille la pensée hippie qui émanait, le Grenoblois a signé plusieurs tubes qui sont aujourd’hui encore prisé de toutes les générations.
Côté personnalité, Fugain n’a jamais caché être quelqu’un d’entier. Assez déçu par l’évolution du paysage musical, il s’est par exemple montré très critique de « The Voice », expliquant à RTBF et Nice-Matin :
C’est une catastrophe industrielle. Rien ne sort de ça. En tout cas, tout sauf des chansons. C’est une exploitation pure et simple des jeunes talents, ils n’en ont rien à faire de ce qui va leur arriver après, gagnants ou pas. C’est un peu les jeux du cirque quoi !
Michel Fugain très critique envers Michel Polnareff
Ce tacle appuyé au célèbre crochet de TF1 n’est pas isolé, puisque celui qui a posé sa voix sur la sublime chanson « Une belle histoire » s’était également prononcé sur des chanteurs de son époque dans un entretien accordé à « Télé Star ». Et si Michel Delpech trouvait grâce à ses yeux, on ne peut pas en dire autant de Michel Polnareff. Jugez plutôt :
Polnareff je ne l’ai jamais côtoyé. Je l’ai croisé une fois dans un cinéma. C’est tout. Delpech, un garçon fragile. Je l’aimais beaucoup. Il avait le contact facile, on sentait le mec intelligent… ce que je n’ai pas senti chez Polnareff, par exemple.
L’homme à la tignasse blonde et aux éternelles lunettes de soleil appréciera sûrement d’être traité, en creux, d’idiot.
Ce n’est pas la première fois que l’interprète de « Fais comme l’oiseau » dézingue un autre chanteur. En 2008, déjà, il avait estimé que la nouvelle génération était composée de « petits cons », et que Benjamin Biolay était « le pire ». La réponse sèche du dandy (« moi non plus je ne t’aime pas ce que tu fais, mais je ne me sens pas obligé de te harceler par presse interposée ») n’avait pas calmé Fugain, qui s’en était à nouveau pris à Biolay et à Julien Doré :
Je fustige certains types de comportements quand ce n’est pas compensé par un apport fait à notre métier. La chanson est un art majeur, contrairement à ce que disait Gainsbourg. Le mercantilisme est néfaste à la création. Réarranger un titre ou refaire ce qui a déjà été fait ne sert à rien.
Certains artistes aiment se montrer consensuels et miser sur une bonne entente avec tout le monde. Ce n’est à l’évidence pas le cas de Michel Fugain, qui, s’il sait distribuer les compliments quand il les juge nécessaire, sait aussi régler des comptes en bonne et due forme. Michel Polnareff peut désormais en témoigner !
