NBA – Un ex-coéquipier de Jordan balance : « Si on osait faire ça, il menaçait de nous trader »

La légende NBA des Chicago Bulls, Michael Jordan
NBA (DR)

Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif

Si ses résultats parlaient pour lui, Michael Jordan a souvent été accusé d’avoir adopté un comportement tyrannique envers ses coéquipiers chez les Bulls. L’un d’eux affirme d’ailleurs qu’un acte assez anodin pouvait leur coûter leur place dans l’équipe.

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Durant les années 1990, s’associer à Michael Jordan et rejoindre les Bulls représentait presque un gage de succès en NBA. Il faut dire que la franchise a remporté six des dix titres décernés lors de cette décennie, en grande partie grâce à sa vedette et à son immense talent. Le reste de l’équipe savait dès lors se mettre en retrait pour la laisser briller… et s’éviter par la même occasion une lourde sanction.

Le geste qui pouvait mener Jordan à réclamer le trade de ses coéquipiers

Très exigeant vis-à-vis de ses coéquipiers, Jordan ne prenait généralement pas de pincettes auprès d’eux. Horace Grant peut en témoigner, lui qui a fait l’objet d’un terrible acharnement aux côtés de His Airness. BJ Armstrong, lui, a réussi à rester dans les bonnes grâces de son leader. Pour cela, il a néanmoins dû faire une croix sur l’une de ses principales armes. Il raconte au micro de The Underground :

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BJ Armstrong : Quand je jouais avec Michael, tout le monde lui demandait, « Qu’est-ce que t’aurais fait si je ne t’avais pas donné le ballon et pris un tir à 3 points à la place ? » Croyez-le ou non, si on osait faire ça, il menaçait de nous trader. C’est pour ça qu’on ne le faisait pas.

De quoi justifier la réticence d’Armstrong à faire parler son excellente adresse de loin.



Car oui, l’ancien meneur des Bulls affiche une remarquable moyenne en carrière de 42.5% à 3 points. Or, sa saison la plus prolifique en la matière remonte… à 1994-95, soit durant la première retraite de MJ. N’allez quoi qu’il en soit pas croire qu’il savoure désormais la prolifération du tir extérieur au sein de la ligue. Au contraire, il a vivement regretté le jeu qui y est développé de nos jours dans le Hoop Genius Podcast :

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BJ Armstrong : Maintenant, tout le monde me dit la même chose de manière on ne peut plus sérieuse : « Un tir à 2 points est un mauvais tir ». Ils ne veulent plus que des tirs à 3 points, des layups ou des lancers francs. Je ne comprends pas. (…) Quand je regarde les matches d’aujourd’hui, je ne vois plus de créativité, je ne vois plus d’imagination. On n’a plus que des robots qui font des allers-retours sur le terrain.

Tous les joueurs courent jusqu’à la ligne à 3 points ou bien essaient d’aller mettre un layup et s’ils n’y arrivent pas, ils cherchent la faute. (…) Et je n’ai même pas envie de m’énerver contre les joueurs. Seulement, c’est ce qu’on leur apprend de nos jours. On leur a retiré toute sorte d’imagination, toute capacité à lire les défenses adverses et à prendre ce qu’elles vous offrent. Je ne sais pas comment on a pu en arriver là.

Redoutable shooteur à 3 points chez les Bulls, BJ Armstrong avait cependant tout intérêt à ne pas trop faire parler la poudre derrière l’arc. Ce, au même titre que ses coéquipiers, sous la menace d’un trade s’ils snobaient trop souvent Michael Jordan.

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