Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’activation de son option de contrat aurait pu clore le débat. Mais avec LeBron James, rien n’est jamais totalement figé. Ce week-end, la superstar a validé sa présence aux Lakers pour la saison 2025-2026, à hauteur de 53 millions de dollars. Pourtant, son entourage maintient une pression constante sur le front office, et les signaux envoyés laissent planer un certain flou. Et pour beaucoup, cette situation commence à diviser.
Rich Paul, agent historique de LeBron James, l’a dit publiquement : James suit de près les décisions des dirigeants de L.A., et veut être certain que l’équipe soit bâtie pour gagner dès maintenant. Si ce n’est pas le cas, un départ — même improbable sur le plan financier — ne serait pas totalement à écarter. LeBron veut toujours un roster compétitif, et il le fait savoir depuis des années.
Brian Windhorst a résumé la situation avec lucidité : « Je vais dire ceci : en 2025, échanger un joueur qui gagne 53 millions, comme ce sera le cas de LeBron la saison prochaine, est extrêmement compliqué, surtout si vous êtes une équipe prétendante au titre — ce qu’il voudrait sûrement. Je dirais que pour l’instant, c’est un développement intéressant, mais je ne suis pas sûr que cela aboutisse à un changement. Croyez-moi, j’ai passé une bonne partie des dernières 24 heures à essayer de trouver des trades pour LeBron, et je n’en vois pas vraiment de réalisables ou logiques. Si tout cela vise à nous y amener petit à petit, je ne suis pas convaincu qu’on y arrivera. Je ne sais pas non plus quel message il envoie à Luka Doncic, son coéquipier, avec lequel ils sont censés viser un run l’an prochain. Et comme je l’ai dit, s’il veut pousser les Lakers à améliorer le roster, ça fait sept ans qu’il le dit. »
Une présence sous condition ?
La situation est donc tendue en coulisses. Si LeBron a bien sécurisé son contrat, ce choix ne signifie pas qu’il terminera forcément la saison sous le maillot des Lakers. Le montant élevé de son deal rend un transfert presque irréaliste pour une franchise compétitive… mais pas impossible dans une ligue toujours plus inventive en matière de montages.
C’est surtout le message politique derrière cette décision qui interpelle. LeBron semble dire à la direction : « Je reste, mais à vous de me prouver que j’ai eu raison. » Une attitude qui met une pression maximale sur les dirigeants, eux-mêmes critiqués pour leur inaction depuis le début de l’été, avec en première ligne Rob Pelinka.
Dans cette ambiance pesante, difficile de savoir ce que pense réellement Luka Doncic, coéquipier et désormais visage du projet. Lui aussi cherche la stabilité, mais pourrait vite être perturbé par les incertitudes autour de son aîné. L’un veut gagner maintenant, l’autre veut construire dans la durée : deux trajectoires qui devront vite s’aligner si les Lakers veulent éviter une crise.
À Los Angeles, le contrat est signé. Mais la sérénité est encore très loin. Entre exigences de LeBron et ambitions de Doncic, les trajectoires doivent vite s’aligner. Le projet Lakers repose sur un équilibre fragile, que le flou actuel menace. Et si rien ne bouge, l’instabilité pourrait bien s’installer pour de bon.