NBA – Un ancien balance sur Kobe Bryant : « Les gens ont commencé à l’aimer quand…

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

Il existe des figures du sport qui continuent de marquer les esprits bien après leur départ, et Kobe Bryant en fait indéniablement partie. Plus de cinq ans après sa disparition, son influence semble même grandir. Il suffit d’écouter n’importe quel podcast sur le basket pour s’en rendre compte : tôt ou tard, une anecdote ou un souvenir lié au “Black Mamba” surgit. Les récits affluent, et chacun y va de son expérience personnelle, preuve que son héritage reste vivace.

Cette admiration unanime pour Kobe Bryant n’a pas toujours été la norme. Comme l’a rappelé récemment Jeff Teague dans le podcast Club 520, Kobe était loin de faire l’unanimité au sommet de sa carrière. « Les gens ont commencé à l’aimer quand il a pris sa retraite », a détaillé l’ancien meneur. Connu pour son exigence extrême et son absence de compromis, Kobe privilégiait la victoire aux relations humaines. Cette approche, souvent incomprise, lui a valu autant de critiques que de respect, et parfois même l’hostilité de certains coéquipiers ou adversaires.

En réalité, Kobe lui-même n’a jamais nié ce trait de caractère. Dans une interview accordée à GQ en 2015, il confiait : « Avons-nous le temps de construire de grandes amitiés ? Non. Avons-nous envie de traîner inutilement ? Non. Nous voulons travailler. J’aime travailler ». Cette vision, forgée par un désir constant d’atteindre l’excellence, a façonné sa carrière, mais a aussi nourri la perception d’un compétiteur froid, distant, parfois impitoyable.

Une vision du jeu qui divisait autant qu’elle inspirait

Derrière cette façade, nombreux sont ceux qui continuent de défendre son héritage. Kyrie Irving, par exemple, a récemment appelé à mettre fin aux critiques posthumes à l’égard de l’icône des Lakers : « Arrêtez avec ça ! Kobe mérite qu’on se souvienne de toute sa grandeur ». Ces voix rappellent que, malgré son caractère tranchant, Kobe a aussi été un mentor dévoué pour les jeunes générations après sa retraite, inspirant une nouvelle vague de talents à adopter la “Mamba Mentality”.

Cependant, certains témoignages montrent l’autre facette de sa personnalité. Smush Parker, qui a remporté deux titres avec lui, se souvient d’un accueil glacial : « Il m’a regardé et m’a dit : “Tu ne peux pas me parler. Il te faut plus d’accomplissements à ton actif.” Il était totalement sérieux ». Ce type de rapport illustre la manière dont Kobe établissait ses propres standards, sans concessions, même envers ses coéquipiers.

Ces récits, loin de ternir son image, contribuent en réalité à en dresser un portrait plus complet. Car Kobe Bryant n’a jamais cherché à plaire à tout le monde ; il voulait avant tout repousser ses limites et celles de son équipe. C’est ce mélange d’exigence, de discipline et d’obsession qui explique autant son succès que les tensions qu’il a pu provoquer.

Aujourd’hui, son héritage est composé de toutes ces facettes : le champion aux cinq bagues, l’artiste récompensé d’un Oscar, le mentor attentif, mais aussi l’adversaire intraitable. Accepter cette complexité, c’est comprendre pourquoi Kobe Bryant reste, et restera, une figure majeure de l’histoire du sport. Sa mémoire n’est pas figée dans un récit unique : elle vit à travers les histoires, les débats, et l’admiration qu’il continue d’inspirer.