Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Après plus de sept saisons passées ensemble, la relation entre LeBron James et les Lakers semble connaître des turbulences. L’organisation aurait choisi de se tourner vers un autre horizon, en construisant désormais autour de Luka Doncic. Un choix stratégique qui suscite des débats, mais que certains observateurs considèrent comme logique.
L’arrivée de Luka Doncic représente une transition assumée par le management, qui voit en lui l’avenir de la franchise. Pour Rob Pelinka, ce virage était presque inévitable face aux incertitudes autour de la fin de carrière de LeBron James. La présence du Slovène offre une passerelle vers un futur compétitif, alors même que James reste un joueur dominant, mais à 40 ans, plus proche de la sortie que du sommet.
Stephen A. Smith, intervenant sur Gil’s Arena, a tenu à rappeler le contexte derrière cette évolution. Selon lui, les Lakers ont déjà répondu à de nombreuses exigences de LeBron par le passé, quitte à mettre en péril leur équilibre. « Vous avez gagné un titre dans la bulle, et après cela, Kuzma n’avait pas à partir, Caruso n’avait pas à partir, Caldwell-Pope non plus. Mais vous vouliez votre ami Russell Westbrook, et les Lakers vous l’ont donné. Vous vouliez des coachs dehors, ils ont obéi. Ils ont suivi vos souhaits », a souligné l’analyste.
Un héritage lourd mais un passage de flambeau inévitable
En somme, Smith estime que James n’a pas été ignoré par la direction, bien au contraire. Les ajustements successifs opérés pour l’entourer n’ont pas toujours porté leurs fruits, mais ils témoignent d’une volonté de satisfaire son leadership. Désormais, avec Doncic, la franchise change de cap sans pour autant tourner le dos à LeBron. Comme l’a martelé Smith, « à un moment donné, c’est le tour de quelqu’un d’autre. Maintenant, c’est le tour de Luka. Tu peux jouer avec d’autres, mais tu joues avec ce frère-là ».
Cette déclaration illustre bien la réalité : le rôle de franchise player appartient aujourd’hui à Doncic. L’organisation mise sur sa jeunesse et son talent, le considérant comme un candidat crédible pour porter haut les ambitions de l’équipe dans les années à venir. Pour James, cela signifie accepter une nouvelle hiérarchie, une position inhabituelle pour lui, mais inévitable.
LeBron pourrait ressentir un manque de reconnaissance après avoir marqué l’histoire des Lakers, notamment avec le titre remporté en 2020. Toutefois, partager le terrain avec Doncic reste un privilège rare. Peu de légendes ont la chance de finir leur carrière aux côtés d’une superstar déjà perçue comme la relève.
À ce titre, l’association entre les deux stars pourrait donner naissance à des moments marquants, tant sur le plan sportif que symbolique. James, en dépit de ses frustrations, pourrait trouver une nouvelle source de motivation dans ce partenariat inédit. Le défi consistera à transformer ce passage de témoin en opportunité commune, au lieu de le vivre comme une opposition.