Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis plusieurs années, Luka Doncic attire autant d’éloges que de critiques. Si son talent est unanimement reconnu, son attitude envers les arbitres alimente régulièrement les débats. Pourtant, dans le vestiaire slovène, le discours est bien différent.
À la suite de la défaite contre la Pologne, son coéquipier Klemen Prepelic a tenu à défendre le meneur star. Pour lui, l’image véhiculée par les observateurs est exagérée et ne reflète pas la réalité vécue sur le parquet. Le vétéran a même profité de l’occasion pour assumer sa propre part de responsabilité dans le revers subi.
« Les gens pensent que nous passons notre temps à parler aux arbitres, mais c’est très loin de la vérité. La communication sur le terrain est normale, mais personne n’aime perdre. Je suis fier des garçons, nous avons affronté un adversaire très talentueux. Il y a trois ans, ça avait bien commencé mais très mal fini, donc je reste optimiste », a confié Prepelic dans les médias slovènes après la rencontre.
Luka, ciblé mais toujours leader
Le shooteur a également insisté sur le rôle central joué par Doncic malgré les conditions difficiles. « Luka a encore prouvé qu’il est l’un des meilleurs basketteurs du monde, voire le meilleur. Il a encore joué beaucoup de mismatches, il a été doublé en permanence, et parfois même tenu par trois joueurs à la fois. Il y a eu énormément de contacts sur lui, mais il a réagi parfaitement, il a joué un bon match, il a été un vrai leader et très positif, ce dont nous avions besoin », a ajouté Prepelic.
Même l’entraîneur Aleksander Sekulic a laissé entendre que certains choix des arbitres avaient pesé lourd. En conférence de presse, il a reconnu que « des choses étranges se sont produites sur le terrain », faisant sans doute référence à la faute technique infligée à Doncic, suivie d’une seconde sur le banc, un tournant majeur de la rencontre.
Prepelic est ensuite revenu sur la relation parfois tendue avec les officiels. Pour lui, ces échanges ne sont pas synonymes de contestation excessive, mais font partie intégrante du jeu. « C’est une situation très naturelle, il y a beaucoup de communication avec les arbitres et aussi les adversaires. Il y a du trash talk, il arrive souvent que quelqu’un pousse Luka quand il n’a pas le ballon, et la même chose m’est arrivée. Le basket est un sport de contact, et il est normal que les arbitres ne puissent pas tout gérer correctement. Nous faisons aussi des erreurs », a-t-il expliqué.
Enfin, il a rappelé que l’équipe doit rester unie pour protéger son leader : « Le fait est que nous devons parler avec eux ; si nous ne le faisions pas, cela voudrait dire que nous ne nous en soucions pas, ce qui serait inquiétant. Nous avons prouvé à de nombreuses reprises que tout le monde dans cette équipe se bat. Loin de trop se concentrer sur les arbitres, c’est surtout difficile car Luka est constamment ‘bousculé’, mais si nous ne le protégeons pas, qui le fera ? » Les critiques autour de Doncic ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mais le soutien affiché par ses coéquipiers montre une réalité plus nuancée. Pour la Slovénie, il s’agit désormais de tourner la page de cette défaite et de se préparer à rebondir, avec un leader toujours aussi indispensable.