Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les Lakers se préparent à vivre une saison pleine d’attentes et de questions. Après un été agité, les regards se tournent vers un homme : JJ Redick. Ses choix de jeu lors des derniers mois ont alimenté débats et critiques, et la nouvelle composition de l’effectif pourrait bien redistribuer les cartes. Mais une interrogation demeure : le coach saura-t-il redonner toute leur place aux intérieurs ?
L’an passé, la hiérarchie des Lakers était claire. Anthony Davis avait été placé au cœur du projet, occupant quasi exclusivement le rôle de pivot. Mais avec son départ dans l’échange ayant amené Luka Doncic, Redick a modifié son approche, misant davantage sur du small-ball et un jeu rapide. Cette stratégie a fonctionné par séquences, mais elle a montré ses limites en playoffs, notamment face à la puissance intérieure des Timberwolves.
Les analystes californiens ont d’ailleurs rappelé à quel point ce choix avait pesé sur les rotations. Andy Kamenetzky a expliqué que « lors des playoffs, Jaxson Hayes a vu son temps de jeu s’effondrer, passant de 19,5 minutes à seulement 7,8. Quant à Alex Len, il n’a jamais été envisagé comme une véritable option ». Une gestion qui a semé le doute sur la volonté réelle de Redick d’utiliser ses pivots de manière décisive.
Une nouvelle approche inévitable pour JJ Redick ?
Le coach des Lakers, connu pour son attrait vers les petites rotations, semble avoir désormais moins de marge de manœuvre. L’arrivée de Deandre Ayton change la donne. Pivot solide, il sort d’une saison à 14,4 points et 10,2 rebonds de moyenne, avec une efficacité de près de 60 % au tir. Pour de nombreux observateurs, il représente le compromis idéal entre le niveau d’un Davis et les options secondaires comme Hayes. Comme l’a résumé Kamenetzky, « Ayton, s’il n’est pas Anthony Davis, offre un juste milieu bien plus crédible que ce que les Lakers avaient jusqu’ici ».
L’enjeu sera désormais de voir si Redick accepte de construire un véritable système autour de son nouveau pivot, ou s’il persiste à minimiser son importance dans le jeu. Le risque serait grand : reléguer Ayton à un simple rôle de complément réduirait son impact et fragiliserait l’équilibre offensif comme défensif de l’équipe. Une mauvaise gestion pourrait aussi créer des tensions internes, un scénario que les Lakers veulent absolument éviter après un été aussi ambitieux.
Dans le même temps, Luka Doncic incarne déjà le nouveau visage de la franchise. Le meneur slovène aura évidemment la balle en main la majeure partie du temps, mais il aura besoin d’un relais intérieur capable de peser. Les associations entre lui et Ayton seront scrutées avec attention, car elles pourraient donner aux Lakers une palette offensive plus complète et imprévisible.
L’avenir proche dépendra directement de la capacité de Redick à s’adapter. Son parcours d’entraîneur est encore jeune, mais cette saison pourrait être celle où il se définit réellement : coach enfermé dans son small-ball, ou stratège capable d’évoluer pour tirer le meilleur de son effectif. Dans une conférence Ouest plus dense que jamais, l’équilibre qu’il trouvera entre jeu extérieur et domination intérieure pourrait sceller le destin des Lakers.