Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La polémique enfle autour des propos de Charles Barkley. L’ancien joueur a récemment affirmé que LeBron James était à l’origine du « second apron », cette nouvelle limite financière instaurée par la NBA pour restreindre les dépenses excessives des franchises. Selon lui, la création de superteams remonterait directement au choix de James de rejoindre Miami en 2010. Mais comme souvent, ses déclarations ont immédiatement suscité des réactions, parfois très virulentes.
Richard Jefferson, ancien coéquipier de LeBron James à Cleveland, n’a pas tardé à répliquer. Aujourd’hui consultant, il a pris la défense de son ami en rappelant l’incohérence du discours de Barkley. D’après lui, ce dernier n’est pas en position de critiquer, puisqu’il a lui-même participé à la création d’une équipe surchargée de stars à la fin des années 90. Un rappel historique qui a marqué les esprits.
C’est sur le podcast Road Trippin’ que Jefferson a lâché ses vérités. « Oh, attends, c’est mon tour… qu’il aille se faire voir ! », a-t-il lâché en réponse à Barkley, provoquant l’hilarité de ses co-animateurs. Il a ensuite développé son argument : « Je me souviens de Charles Barkley allant à Houston et rejoignant Hakeem Olajuwon. Puis Scottie Pippen est arrivé… ça ressemble bien à un regroupement de stars ».
Une hypocrisie pointée du doigt par Jefferson et Perkins
En rappelant ce passage de Barkley chez les Rockets, Jefferson a mis en lumière une réalité souvent oubliée : lui aussi a tenté de former une superteam, même si l’expérience s’était soldée par un échec. Pour enfoncer le clou, l’ancien Cavalier a également cité d’autres exemples marquants, comme celui des Lakers. « Rappelez-vous Shaq et Kobe. Ils ont recruté Gary Payton, encore en pleine force, et ensuite Karl Malone. Ça aussi, c’est une superteam », a-t-il insisté.
Un autre ancien joueur est venu soutenir cette thèse : Kendrick Perkins. Ce dernier a rappelé que l’ère des superteams avait déjà été initiée bien avant Miami. « Avant que LeBron ne fasse son choix, KG, Paul Pierce et Ray Allen s’étaient déjà associés à Boston », a rappelé Perkins, soulignant que James n’avait finalement fait que suivre une tendance déjà en marche.
Ce débat illustre bien la complexité de l’évolution des règles financières en NBA. Le « second apron », fixé à 207,8 millions de dollars pour la saison 2025-26, n’est pas né d’une seule décision mais d’une accumulation de cas où les équipes ont choisi de miser lourdement sur des effectifs blindés de stars. Accuser LeBron uniquement de ce tournant paraît donc simpliste.
Cette controverse confirme deux choses : LeBron James continue d’alimenter les débats même quinze ans après sa décision, et Charles Barkley reste fidèle à son rôle de franc-tireur médiatique. Mais cette fois, la riposte de Richard Jefferson semble avoir trouvé un écho puissant, remettant en perspective la mémoire parfois sélective du Hall of Famer.