Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis plusieurs années, le débat autour des bagues NBA occupe une place centrale dans la discussion sur le statut de G.O.A.T. Pourtant, certains grands noms refusent de réduire la grandeur d’un joueur à ses championnats. Parmi eux, LeBron James s’est imposé comme l’une des voix les plus critiques face à cette culture des bagues.
Dès ses premières saisons, le King a dû faire face aux comparaisons avec Michael Jordan et Kobe Bryant, souvent centrées sur le nombre de titres remportés. Pour lui, cette vision tronquée occulte le véritable héritage d’un basketteur. C’est un discours qu’il a tenu publiquement, bien avant d’avoir atteint les sommets de sa carrière actuelle.
Lors du All-Star Game 2013, il avait déjà clarifié sa position. Interrogé sur le fait que Jordan privilégiait Kobe pour ses cinq titres, LeBron avait répondu : « C’est son opinion personnelle. Je ne pense pas qu’au final, les bagues définissent toujours une carrière. Si c’était le cas, alors je dirais que [Bill] Russell est au-dessus de Jordan, mais je ne le ferais pas… » Une manière de rappeler que le plus titré de l’histoire, avec 11 trophées, n’est pas systématiquement considéré comme le meilleur de tous les temps.
Une philosophie assumée par LeBron James
Dans la même discussion, James avait enfoncé le clou avec d’autres exemples frappants : « Je ne prendrais pas Robert Horry (sept championnats) au-dessus de Bryant non plus… Les bagues ne définissent pas une carrière. » Pour appuyer son raisonnement, il avait aussi évoqué Charles Barkley, Patrick Ewing et Reggie Miller, trois légendes sans bague mais indiscutablement classées parmi les plus grands.
Au-delà des comparaisons, LeBron avait exprimé ce qui constituait son véritable moteur. « Je joue pour ma famille, je joue pour mes fans, je joue pour mes coéquipiers, je joue pour mon staff… Mon inspiration, c’est le jeu que j’aime. » Cette déclaration illustre son refus de laisser l’opinion publique ou les critères des autres définir son héritage.
Avec quatre bagues à son actif et une carrière jalonnée de records historiques, James n’a pourtant pas manqué de succès collectifs. Mais contrairement à Jordan ou Bryant, il a toujours mis en avant une approche plus humaniste, valorisant l’expérience et la contribution au jeu avant les simples chiffres dans la colonne des titres.
Cette différence de mentalité alimente la singularité de son parcours. Là où certains parlent d’absence de “killer instinct”, d’autres voient une autre forme de grandeur : celle d’un joueur qui incarne l’excellence tout en restant fidèle à ses valeurs. Si une cinquième bague venait s’ajouter à son palmarès, elle renforcerait son héritage, mais son discours rappelle que son histoire ne se résume pas à cela.