Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Scottie Pippen a trouvé un moyen de rappeler son héritage unique, marqué par une réussite totale au plus haut niveau. Son message a rapidement enflammé les réseaux sociaux et relancé un vieux débat autour de la culture des bagues.
L’ancien ailier a d’abord dégainé une pique subtile, laissant entendre qu’il n’avait jamais eu besoin de passer par une ultime manche pour décrocher ses titres. Avec Michael Jordan, il a connu six finales, pour six victoires, toutes conclues en cinq ou six matchs. De 1991 à 1998, chaque campagne des Bulls s’est soldée par une bague, renforçant encore le mythe de cette dynastie qui a marqué son époque.
Quelques heures plus tard, Pippen a enfoncé le clou avec une publication encore plus explicite. Sur X, il a partagé une photo de lui vêtu d’un t-shirt des Bulls affichant la phrase : « …Ça ne vaut rien sans une bague ». Une manière directe de rappeler sa philosophie : pour lui, le succès se mesure avant tout par les titres. Le maillot mentionnait aussi la saison légendaire 72-10 de 1995-96, symbole de la domination absolue de Chicago.
Un héritage rappelé avec force par Scottie Pippen
Mais l’histoire de Pippen ne se résume pas à Jordan. Lorsque ce dernier s’est retiré en 1993, il a prouvé qu’il pouvait assumer un rôle de leader. Avec 22 points, 8,7 rebonds et 2,9 interceptions de moyenne, il a mené Chicago à 55 victoires et décroché le titre de MVP du All-Star Game. Si l’année suivante fut plus compliquée, son impact restait évident, et le retour de Jordan en 1995 n’a fait que renforcer une équipe déjà compétitive.
Lui-même n’hésite pas à revendiquer sa part dans ce palmarès. « J’ai quand même mes six [titres]. Trois et trois, comme tu sais. [Jordan] est peut-être quelque part avec LeBron… Moi, je sens que j’ai mes six », affirmait-il récemment. Même s’il est difficile d’imaginer une telle réussite sans son légendaire coéquipier, les chiffres prouvent qu’il pouvait gagner sans lui : son bilan de 293 victoires pour 171 défaites hors de l’ombre de MJ parle de lui-même.
Un constat qui ouvre la voie à des comparaisons interminables. Allen Iverson, classé juste devant Pippen malgré l’absence de trophée suprême, illustre cette réalité : l’influence, le style de jeu et l’impact culturel pèsent autant que les bagues. Même LeBron James, souvent confronté au spectre du « ring culture », en a fait l’expérience. Michael Jordan lui-même, interrogé en 2013, avait résumé ce dilemme avec une phrase restée célèbre : « Cinq, c’est mieux qu’un », en référence à Kobe Bryant.
Un message important, et à l’opposé complet de LeBron James, qui estime au contraire que les bagues ne font pas tout de son côté. Pippen n’est pas d’accord, et c’est certainement le cas de beaucoup de personnes chez les supporters.