Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Entrer en conflit avec le public du Madison Square Garden n’est jamais anodin. Ceux qui osent défier la foule new-yorkaise se retrouvent souvent marqués à vie comme ennemis. Trae Young le sait mieux que quiconque, lui qui a déjà goûté à ce rôle de « super-vilain » sous les projecteurs de la Grosse Pomme.
En 2021, le meneur d’Atlanta avait brisé les rêves des Knicks lors d’une série de playoffs conclue en cinq manches. Avec près de 30 points de moyenne, il avait multiplié les coups d’éclat et, surtout, signé un geste resté dans toutes les mémoires : un « shush » adressé directement aux fans new-yorkais après un tir décisif. Cette image a immédiatement scellé son statut de bourreau du Garden.
Revenant récemment sur cet épisode dans le podcast Club 520, Young a expliqué l’origine de cette animosité. « Je crois que tout a commencé lors de cette série de playoffs. Dès le premier quart-temps, avec dix minutes encore à jouer, tout le public s’est mis à chanter “F** you” »*, a-t-il raconté en riant. Pour lui, ce climat hostile n’a jamais été un frein, bien au contraire.
Un rôle de “vilain” qu’il assume pleinement
Interrogé sur son image de Dr. Doom à New York, le meneur des Hawks a reconnu qu’il n’avait jamais anticipé ce scénario. « Franchement, je n’ai jamais pensé que je deviendrais le méchant à New York, mais c’est comme ça. Tu finis par l’accepter. Quand je me balade en ville, je reçois beaucoup d’amour. Ce n’est pas comme si j’avais peur d’y aller », a-t-il ajouté, soulignant que l’hostilité reste majoritairement cantonnée aux tribunes.
Young a également tenu à nuancer cette réputation sulfureuse. « Ils disent toutes ces choses devant les caméras, mais quand ils me croisent, c’est souvent très différent », a-t-il confié. Selon lui, les fans des Knicks sont passionnés, parfois excessifs, mais rarement malveillants. Ce mélange d’intensité et de respect contribue à faire du MSG une enceinte unique dans le monde du sport.
Aujourd’hui, l’attention des supporters new-yorkais semble davantage tournée vers Tyrese Haliburton. Son geste lors des derniers playoffs a ravivé la colère du Garden, reléguant Young légèrement à l’arrière-plan. Mais le meneur d’Atlanta pourrait bien profiter de cette saison pour reprendre sa place d’ennemi public numéro un.
Avec Boston et Indiana affaiblis par les blessures de Jayson Tatum et Haliburton, la voie vers les sommets à l’Est s’annonce différente. Atlanta affiche des ambitions claires et n’a jamais caché sa volonté de jouer les trouble-fêtes. Si le destin les oppose de nouveau aux Knicks, le Garden pourrait revivre les mêmes frissons qu’il y a quatre ans.