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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Un débat sans fin revient régulièrement dans le monde du basketball : celui de savoir si les stars actuelles pourraient briller dans les époques passées. Cette discussion stérile alimente les conversations de fans et d’anciens joueurs, sans jamais réellement aboutir. Cette fois, c’est Stephen Curry qui s’est retrouvé au centre de la polémique.
Considéré comme l’un des plus grands shooteurs de l’histoire, le meneur des Warriors divise lorsqu’il s’agit de mesurer son impact dans un autre contexte. Les règles ont évolué au fil des décennies : le hand-checking, autorisé dans les années 90, a disparu depuis 2004, tandis que les défenses en zone, interdites jusque-là, ont façonné le basket moderne depuis le début des années 2000. Autant de paramètres qui compliquent toute comparaison directe entre les époques.
Pourtant, Scottie Pippen n’a pas hésité à remettre en cause l’efficacité de Curry dans les années 90. Dans un entretien accordé à Marca, il a déclaré : « Les règles des années 90 ? Steph Curry n’est pas le même joueur. Pour nous jouer dans leur époque ? Ce serait comme sortir de prison. Vous aviez de la liberté. Personne ne vous mettait au sol ». Des propos qui s’inscrivent dans une critique récurrente des anciens sur la supposée dureté physique de leur ère.
Un débat où les générations s’opposent
Cette critique n’est pas nouvelle. Charles Barkley avait déjà évoqué par le passé la difficulté pour Curry d’affronter les « Bad Boys » de Detroit : « Autant j’adore Steph Curry, et je l’adore, mais imaginez les Bad Boys en train de lui rentrer dedans. Vous pensez vraiment qu’il ne casserait pas ? ». Ces attaques traduisent une vision où la rudesse physique prime sur la finesse technique.
Pour d’autres anciens, ce raisonnement ne tient pas. Greg Anthony, vétéran de 11 saisons NBA, a pris la défense de Curry : « C’est un discours insensé, sérieusement. Chaque génération essaie de rabaisser les joueurs actuels ». Il souligne ainsi la difficulté d’évaluer un joueur hors de son contexte, rappelant que le basket est un sport en constante évolution.
Curry, de son côté, n’a jamais pris la peine de répondre à ces provocations. Mais il serait naïf d’imaginer qu’il n’entend pas les critiques. S’il garde le silence, c’est sans doute parce que son héritage est déjà assuré. Avec quatre bagues de champion, deux titres de MVP et une révolution du jeu à son actif, il fait partie des figures majeures de l’histoire.
Il est probable qu’un tel débat ressurgira encore dans les prochaines années. Mais la réalité est simple : le jeu de Curry, basé sur une adresse hors normes et une intelligence collective rare, transcende les époques. Si certains s’acharnent à comparer les générations, le meneur des Warriors n’a plus rien à prouver. Son influence dépasse les frontières temporelles de la NBA.
