Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La direction des Lakers a surpris une partie des observateurs en annonçant une prolongation de contrat massive pour JJ Redick. Alors qu’il n’a passé qu’une saison sur le banc de Los Angeles, l’ancien shooteur est désormais lié à la franchise jusqu’en 2030, avec un salaire qui le place parmi les entraîneurs les mieux payés de la ligue. Une décision qui divise et alimente le débat.
Le technicien de 41 ans touchera désormais 45 millions de dollars sur cinq ans, soit environ neuf millions par saison. Un signe fort envoyé par Rob Pelinka et son staff, convaincus d’avoir trouvé l’homme capable de diriger leur projet à long terme. Mais cette confiance précoce soulève des doutes chez certains spécialistes, qui rappellent que le destin d’un coach NBA peut basculer très rapidement.
L’analyste Amin Elhassan a notamment rappelé l’exemple de Dwane Casey, licencié par Toronto en 2018 alors qu’il venait d’être élu Coach de l’Année : « Combien de fois avons-nous vu des gars être Coach de l’Année, puis virés l’année suivante ? On a même vu un Coach de l’Année être licencié avant de recevoir son trophée ! » a-t-il lancé sur SiriusXM NBA Radio, en soulignant à quel point la situation de Redick pouvait rester fragile malgré cette extension.
Une marque de confiance… mais aussi un pari risqué
Car en réalité, Redick disposait déjà d’un contrat de quatre ans signé l’an passé. Rien ne pressait donc la direction pour revoir ses conditions. « L’idée de prolonger quelqu’un après un an alors qu’il était déjà sous contrat pour quatre ans, je ne comprends pas vraiment », a insisté Elhassan. Ce dernier estime que, si les résultats sportifs restent un argument fort, la gestion de l’humain et des egos pourrait rapidement mettre en péril ce type de relation à long terme.
Le choix des Lakers s’explique pourtant par leur bilan positif : cinquante victoires en saison régulière et une qualification en playoffs. Pour Rob Pelinka, ces résultats combinés à la personnalité de Redick suffisaient à justifier une telle décision. L’ancien joueur, décrit comme un passionné et un fin stratège, s’est imposé comme une voix respectée dans le vestiaire et a su fédérer autour de son projet de jeu.
Amin Elhassan reconnaît d’ailleurs cette dimension humaine : « Je comprends que vous vous disiez : on peut le verrouiller maintenant à ce prix. Mais combien de fois avons-nous vu ces choses mal tourner ? Et la plupart du temps, ce n’est pas parce que l’entraîneur n’était pas compétent, mais plutôt à cause de la personnalité », a-t-il expliqué, soulignant que l’équilibre reste fragile.
Pour l’heure, Redick bénéficie d’une belle cote auprès de ses joueurs et du management. Son parcours atypique, passé de consultant et podcasteur à entraîneur d’une des plus grandes franchises NBA, joue en sa faveur. Les Lakers espèrent que cette audace paiera à long terme et que l’ancien sniper deviendra l’un des visages de leur réussite.