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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La rivalité entre LeBron James et Michael Jordan reste l’un des débats les plus passionnés du basket moderne. À chaque nouvelle comparaison, la question revient : vaut-il mieux perdre une finale NBA ou ne jamais l’atteindre ? Cette fois, c’est le comédien Aries Spears qui a relancé la discussion, s’attaquant frontalement à la légitimité des titres remportés par LeBron.
Jordan a terminé sa carrière avec six titres NBA, contre quatre pour James. Sur le papier, l’icône des Chicago Bulls reste donc supérieure. Mais si l’on prend en compte la longévité, les dix finales disputées par LeBron témoignent d’une constance exceptionnelle. Reste que, pour ses détracteurs, ces six défaites en finale ternissent son héritage, là où Jordan n’a jamais échoué à ce stade de la compétition.
Spears, lui, n’a pas eu besoin d’évoquer ces échecs. Il a simplement remis en cause la manière dont LeBron a remporté ses titres. « C’est la façon dont il les a obtenus… L’un dans la bulle ; un autre, Ray Allen t’a sauvé. Certains pourraient dire que Kyrie t’a sauvé. Qui a sauvé Jordan ? » a-t-il lancé, mettant le feu aux poudres.
Le débat éternel entre mérite individuel et réussite collective
Face à cette question, l’animateur de l’émission a immédiatement cité Scottie Pippen, ce à quoi Spears a dû partiellement acquiescer. Le comédien a reconnu que Jordan avait besoin de ce duo iconique, mais a insisté sur le fait qu’il n’a jamais eu à dépendre excessivement de ses coéquipiers dans les moments décisifs. Pour lui, les six titres de Jordan restent d’un niveau supérieur, tant par leur intensité que par leur contexte.
Cependant, cette analyse ne fait pas l’unanimité. Beaucoup estiment que les arguments de Spears reflètent une tendance à minimiser les exploits de LeBron. Certes, le titre remporté dans la bulle en 2020 différait d’une saison normale, sans public et dans un environnement inédit. Mais avant même la pandémie, James et les Lakers dominaient déjà la conférence Ouest avec autorité.
D’ailleurs, comme l’ont rappelé plusieurs observateurs, tous les joueurs ont affronté les mêmes conditions à Orlando. « Ce n’était pas seulement LeBron qui jouait dans la bulle. Toutes les équipes avaient les mêmes ressources pour gagner. Mais c’est lui qui l’a fait », a souligné un analyste de ESPN, rappelant que la performance de James ne doit rien au hasard.
Spears faisait référence au Game 6 des Finales 2013, quand Ray Allen avait sauvé Miami à la dernière seconde grâce à un tir à trois points légendaire après un rebond de Chris Bosh. Sans ce geste héroïque, LeBron aurait sans doute perdu ce titre. Pourtant, réduire l’ensemble de ses exploits à ces actions isolées reste injuste. Comme pour le panier décisif de Kyrie Irving en 2016, James avait d’abord porté son équipe jusqu’à la victoire.
