Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les temps ont changé en NBA. Finies les années où les mêmes franchises s’affrontaient inlassablement en Finales. Depuis 2019, la ligue a couronné un champion différent chaque saison, une rare période d’équilibre qui redéfinit la compétition. Pourtant, les Lakers espèrent bien briser cette série pour s’offrir un second titre en six ans.
Depuis l’arrivée de Luka Doncic à Los Angeles, tout a changé. L’organisation ne vit plus uniquement dans l’urgence du présent, obsédée par le titre immédiat. Certes, la présence de LeBron James garde une importance majeure, mais désormais, l’avenir occupe aussi une place centrale. La franchise a bâti son effectif autour de Doncic, figure du futur, tout en continuant d’honorer les dernières années du King dans la quête d’un ultime trophée.
Pour renforcer ce projet, les dirigeants ont ajouté Deandre Ayton, Marcus Smart et Jake LaRavia à leur rotation. Un trio qui ne transforme pas les Lakers en favoris absolus, mais qui élève clairement leur plafond collectif. Pourtant, tout le monde n’est pas convaincu par cette nouvelle version de l’équipe. L’ancien coéquipier de LeBron, Channing Frye, n’a pas hésité à donner son pronostic : « 42 victoires. L’Ouest est un monstre. Ce n’est pas qu’ils ne sont pas solides, c’est juste que tout le monde semble un peu meilleur. » Une déclaration qui en dit long sur la perception extérieure du projet angelino.
Une conférence ouest plus redoutable que jamais
Frye cite notamment le Thunder d’Oklahoma City comme un modèle de stabilité et de compétitivité, après un titre inattendu et un effectif quasiment inchangé. Il place également les Rockets au-dessus des Lakers, même si la blessure de Fred VanVleet pourrait rebattre les cartes. « VanVleet blessé à Houston, c’est un gros coup dont on ne parle pas assez », a-t-il ajouté. Une remarque lucide, tant l’impact du meneur canadien dans le vestiaire texan était considérable.
Mais pour Frye, la véritable faiblesse des Lakers ne se trouve pas dans leur effectif de départ, mais dans leur dépendance à la santé de leurs stars. « Une seule blessure, et c’est terminé », a-t-il estimé. Et difficile de lui donner tort : retirer LeBron, Doncic ou même Austin Reaves de l’équation, et l’équilibre fragile de l’équipe pourrait rapidement s’effondrer. Cette réalité risque d’accompagner Los Angeles tout au long de la saison, surtout dans une conférence aussi relevée.
De son côté, l’ancien joueur Quentin Richardson affiche un avis plus nuancé. Il comprend le scepticisme de Frye, mais estime que les Lakers ont d’autres priorités : « Pour moi, ils doivent juste atteindre les playoffs. Et avoir LeBron et Luka en bonne santé. S’ils sont là au moment décisif, ils auront une chance », a-t-il expliqué. Une approche plus pragmatique, axée sur la gestion de la saison plutôt que sur le classement.
Reste à savoir si cette vision optimiste résistera à la dure réalité du calendrier. Entre un effectif mêlant jeunesse et expérience, des stars à ménager et une conférence Ouest au bord de la saturation, les Lakers devront trouver l’équilibre parfait. LeBron James a souvent prouvé qu’il pouvait renverser les pronostics, mais à 40 ans, même le King devra composer avec les limites du temps. L’histoire n’est pas écrite, mais une chose est sûre : à Los Angeles, la saison s’annonce électrique.