Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le visage fermé de LeBron James sur le banc des Lakers n’a pas manqué d’attirer l’attention lors du match d’ouverture face aux Warriors. Absent en raison d’une douleur sciatique, le vétéran de 40 ans est resté impassible tout au long de la rencontre, observant sans un mot la prestation de Luka Doncic et de ses coéquipiers. Un comportement inhabituel, qui a suscité de nombreuses interrogations sur son état d’esprit et sa relation actuelle avec l’environnement des Lakers.
Selon le journaliste Jovan Buha, proche de l’organisation, l’atmosphère entourant la situation de James n’est « pas idéale » depuis quelque temps. Présent dans son podcast, l’insider a expliqué que l’attitude du joueur ne traduisait pas seulement de la frustration liée à sa blessure. Pour lui, un certain malaise semble s’être installé dans le vestiaire, au moment même où Luka Doncic a pris le relais sur le plan du leadership sportif.
Buha a ainsi confié : « Je ne veux pas jouer les psychologues à distance, mais je dirais simplement que l’ambiance autour de cette situation n’a pas été la meilleure. En observant le banc, j’ai eu le sentiment qu’il n’était pas aussi impliqué qu’il l’est habituellement lorsqu’il ne joue pas. » Une analyse qui confirme l’impression générale d’un LeBron détaché, presque en retrait, comme s’il assistait à une ère nouvelle dans laquelle il n’a plus tout à fait le même rôle.
Une transition difficile entre deux générations de leaders
Depuis l’arrivée de Doncic dans l’échange qui a envoyé Anthony Davis à Dallas, les cartes ont été redistribuées à Los Angeles. Le Slovène est désormais la figure de proue sur le terrain, tandis que James, pour la première fois de sa carrière, se retrouve spectateur d’une équipe dirigée par un autre. Si publiquement les deux hommes ont affiché une relation cordiale, plusieurs observateurs ont remarqué un manque d’interaction entre eux sur le banc ou lors des temps morts. Une distance qui contraste fortement avec la complicité que LeBron entretenait autrefois avec Davis.
Les images de l’ouverture face à Golden State n’ont fait que renforcer cette impression. Même lorsque Doncic inscrivait de gros paniers, James ne réagissait pas. Pas de gestes d’encouragement, pas de signes d’implication visibles — un silence qui a alimenté toutes les spéculations. Certains y voient simplement de la frustration de ne pas pouvoir jouer, d’autres évoquent un désaccord plus profond quant à la nouvelle orientation de la franchise.
Dans les coulisses, le sentiment grandit que LeBron vit mal cette période de transition. Après deux décennies à être le moteur principal de chaque équipe qu’il a menée, il doit désormais composer avec une nouvelle hiérarchie. Pour un compétiteur de son calibre, observer depuis le banc n’a rien d’évident. À 40 ans, l’idée de céder progressivement la lumière à une autre star comme Doncic pourrait aussi peser sur sa motivation.
Pendant ce temps, les Lakers peinent à trouver leur rythme sans lui. Malgré la performance étincelante de Doncic et la réaction tardive d’Austin Reaves, l’équipe a semblé désorganisée et fébrile. Deandre Ayton, discret pour sa première sortie, n’a pas offert le soutien attendu à l’intérieur, et la cohésion collective reste fragile. Ces débuts compliqués n’aident pas à apaiser le climat autour du vestiaire.
