Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le débat le plus célèbre de la NBA a peut-être trouvé une réponse définitive. Invité sur le plateau de First Things First, Hakeem Olajuwon, double champion NBA et l’un des intérieurs les plus respectés de l’histoire, a donné son avis sur la rivalité éternelle entre Michael Jordan et LeBron James. Son analyse, empreinte de respect pour les deux légendes, a pourtant penché clairement d’un côté.
Depuis plus de dix ans, les fans, anciens joueurs et analystes se déchirent pour savoir qui mérite le titre de « GOAT », le plus grand joueur de tous les temps. D’un côté, Michael Jordan, six fois champion et icône mondiale ; de l’autre, LeBron James, 21 fois All-Star et meilleur marqueur de l’histoire de la ligue. Olajuwon, témoin privilégié de l’ascension de Jordan dans les années 1990, a apporté une perspective historique rare sur cette comparaison.
Lorsqu’il a été interrogé sur ses duels face aux Bulls de Jordan, le légendaire pivot nigérian a d’abord rappelé la difficulté qu’avait Chicago à affronter Houston à l’époque. « Nous les avons joués en saison régulière, pas en playoffs. Mais en saison, Chicago avait du mal contre Houston, c’est un fait. En playoffs, les choses auraient pu changer, mais je suis à l’aise à dire que mon équipe leur aurait posé des problèmes », a confié Olajuwon.
« Jordan a scellé ce débat par ses accomplissements »
C’est ensuite sur la question du GOAT que le double MVP des Finales a tranché sans détour. « Il faut dire que Jordan a scellé ce débat grâce à ses accomplissements. Quand la NBA est devenue mondiale, qui menait ce mouvement ? C’était Jordan. Comme on dit pour le football avec Pelé : beaucoup ne l’ont jamais vu jouer, mais quand on dit football, on dit Pelé. En basket, c’est Jordan qui porte cette couronne », a-t-il expliqué, plaçant sans ambiguïté « His Airness » au sommet.
Olajuwon a insisté sur l’importance de l’héritage culturel et planétaire de Jordan, un aspect que les statistiques ne traduisent pas toujours. Pour lui, le rôle du numéro 23 des Bulls dans la mondialisation de la NBA reste incomparable. Son influence dépasse le simple cadre sportif : il a inspiré des générations entières, dont LeBron James lui-même, qui a souvent reconnu son modèle en Jordan.
Mais le « Dream » a tenu à préciser qu’il ne dénigre en rien l’immense carrière du King. « Cela n’enlève rien à LeBron, parce que ses accomplissements sont incroyables. Mais je pense qu’il faut les placer chacun dans leur propre catégorie », a-t-il nuancé, refusant de réduire la discussion à un simple classement. Une façon de reconnaître la grandeur des deux tout en soulignant leur singularité.
Dans le fond, cette approche semble aujourd’hui la plus juste : Michael Jordan a dominé une ère où il a imposé une excellence inégalée et une aura mondiale, tandis que LeBron James symbolise la longévité, la polyvalence et l’évolution du basket moderne. Deux figures d’exception, chacune indiscutable dans son époque.
