Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le départ de Nico Harrison a mis fin à une ère mouvementée à Dallas. Un an après la décision la plus controversée de sa carrière – l’échange de Luka Doncic – la vérité sur l’origine de ce choix refait surface. Alors que les critiques fusent et que les résultats plongent, une question continue d’alimenter les débats : qui, de la direction ou du manager, a réellement voulu se séparer de la star slovène ?
Pour les fans, la réponse semblait floue depuis des mois. Certains accusaient la direction d’avoir refusé de payer le contrat maximal exigé par Doncic, d’autres pensaient que Harrison avait simplement perdu foi dans le projet. Mais selon les dernières révélations du journaliste Shams Charania, l’idée de ce transfert ne viendrait ni de pressions financières ni d’une manœuvre imposée d’en haut. L’initiative, au contraire, aurait été entièrement celle de l’ancien dirigeant des Mavericks.
Dans l’émission First Take, le journaliste d’ESPN a levé toute ambiguïté : « C’était Nico Harrison. C’était sa décision, sa présentation, son idée de transférer Luka Doncic. Bien sûr, tout mouvement de ce type se fait avec l’accord et la bénédiction du propriétaire. » Des propos qui confirment que le pari fou de se séparer d’un joueur du calibre de Doncic relevait avant tout d’une conviction personnelle, un risque qu’Harrison assumait pleinement.
Une décision lourde de conséquences pour Dallas
Ce choix a marqué un tournant dont les Mavericks ne se sont toujours pas remis. Malgré les arrivées d’Anthony Davis, de Kyrie Irving et du jeune Cooper Flagg, l’équipe affiche un triste bilan de 3 victoires pour 8 défaites, le deuxième pire de la Conférence Ouest. Et si les blessures ont lourdement pesé, la perte du meneur slovène a laissé un vide difficilement comblable, tant sur le plan du jeu que du leadership.
Le propriétaire Patrick Dumont a d’ailleurs tenté d’apaiser la situation en adressant un message aux fans. « Personne, au sein de notre organisation, n’est satisfait du début de saison alors que nous pensions vivre une année prometteuse. Vous avez de grandes attentes pour cette équipe, et je les partage. Quand les résultats ne répondent pas à ces attentes, il est de ma responsabilité d’agir », a-t-il écrit. Un aveu clair : la direction a choisi de tourner la page, même si la reconstruction reste incertaine.
Pourtant, plusieurs observateurs estiment que Nico Harrison n’a jamais pu défendre réellement son projet. Entre les absences répétées d’Anthony Davis, la longue indisponibilité d’Irving et la période d’adaptation de Flagg, son plan n’a jamais eu le temps de s’installer. Difficile, dans ces conditions, de juger l’efficacité d’un pari dont la cohérence n’a jamais été testée dans la durée.
À l’inverse, la réussite actuelle des Lakers et de Luka Doncic rappelle l’ampleur de la perte. Le Slovène brille sous ses nouvelles couleurs, renforçant l’idée que Dallas a laissé partir bien plus qu’un joueur : une identité. Aujourd’hui, la franchise doit non seulement se reconstruire sportivement, mais aussi rétablir une confiance ébranlée entre ses fans, sa direction et ses joueurs.
