Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Alors que Dallas tente d’avancer, les révélations sur les motivations réelles du départ de Luka Doncic ravivent les tensions. Plusieurs voix affirment désormais que certains reproches internes auraient largement dépassé le cadre sportif. Et au milieu de tout cela, les justifications avancées semblent toujours plus difficiles à comprendre.
Dans l’analyse publiée cette semaine par ESPN, un élément revient avec insistance : Nico Harrison aurait estimé que l’effondrement en Finales trouvait sa source dans les limites défensives de son ex-superstar. Selon ESPN, il aurait même présenté cette idée comme le socle d’un nouveau projet fondé sur Anthony Davis. Une approche qui, aujourd’hui, laisse perplexe. Car malgré des difficultés évidentes dans la série, l’essentiel de l’élan texan reposait encore sur Doncic, comme l’ont rappelé de nombreux observateurs.
Les propos rapportés sont d’ailleurs sans ambiguïté. Tim MacMahon explique que « Harrison a également attribué l’élimination en cinq matchs face aux Celtics aux difficultés défensives de Doncic. Il a présenté à Dumont sa vision d’une équipe construite autour de Davis, répétant à chaque fois que “la défense gagne des titres” ». Une théorie cohérente sur le papier, mais qui s’éloigne beaucoup de la réalité statistique de la série, où d’autres cadres affichaient des chiffres bien plus inquiétants. Les parallèles avec d’autres superstars au profil similaire montrent aussi les limites d’une telle lecture.
Une vision défensive devenue le cœur d’un pari risqué
Après ces explications, une question domine : le raisonnement de l’ancien dirigeant reposait-il sur une base véritablement solide ? Les performances défensives de Doncic en Finales n’ont pas été exceptionnelles, mais elles n’ont pas été catastrophiques non plus. Et surtout, d’autres joueurs majeurs ont affiché des indicateurs bien plus fragiles. Cette contradiction, ajoutée aux bonnes décisions prises par Harrison quelques mois plus tôt pour renforcer la défense, interroge sur la cohérence globale du projet.
Sous ce sous-titre, la situation apparaît encore plus paradoxale. Harrison avait réussi quelques ajustements efficaces la saison précédente, notamment grâce aux arrivées de renforts défensifs qui avaient permis à l’équipe de progresser drastiquement. Pourtant, au lieu de continuer à consolider ce noyau autour de Doncic, il a choisi de réorienter totalement l’avenir. Un choix d’autant plus discutable que les statistiques soulignaient que le Slovène n’était pas la principale faiblesse de la formation pendant la série face à Boston.
La comparaison entre les performances défensives de Doncic et celles d’autres cadres texans dans cette série met en lumière une autre réalité. L’écart avec les joueurs les plus exposés était loin d’être aussi significatif que ce qui a été avancé. Plus encore, les chiffres offensifs du Slovène dans les Finales restaient solides malgré la pression d’une défense historique. Dallas ne s’attendait même pas à atteindre ce stade aussi rapidement, ce qui rend d’autant plus surprenante l’impatience qui a suivi.
Aujourd’hui, alors que le projet voulu par Harrison s’est effondré en moins d’un an, les critiques se renforcent. Beaucoup estiment que l’erreur n’était pas de croire en la défense, mais d’avoir sous-estimé la valeur d’un joueur capable de porter une organisation entière. Les exploits réalisés en playoffs, notamment face au Minnesota ou Oklahoma City, restent un rappel puissant de ce que Doncic pouvait offrir. Perdre une telle pièce pour une vision trop précipitée laisse un goût amer.
