Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les interrogations sur la cohabitation entre Luka Doncic et LeBron James n’ont jamais totalement disparu depuis leur association aux Lakers. Même après un début de saison convaincant, certains observateurs se demandent encore comment les deux leaders vont se répartir les responsabilités offensives sur la durée. Et les propos récents de Colin Cowherd ont relancé le débat autour du rôle réel que LeBron peut accepter à ce stade de sa carrière.
Cowherd estime que la dynamique actuelle n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. L’analyste rappelle que LeBron a quasiment toujours dominé ses équipes, même lorsqu’il évoluait avec d’autres stars. La seule nuance, selon lui, concerne les périodes où Luka était hors de forme. Mais cette saison, le Slovène a retrouvé son explosivité, ce qui redistribue complètement les cartes dans l’organisation offensive. Pour l’instant, James fait preuve de retenue, laissant le système s’articuler naturellement autour de son jeune coéquipier.
Les remarques de Cowherd ont fait écho à un questionnement plus large : LeBron peut-il se contenter durablement d’un rôle plus effacé ? L’analyste a insisté sur le contexte du match contre le Jazz, une rencontre idéale pour une reprise progressive. Pourtant, il a immédiatement relevé un point de tension potentiel : « Je ne pense pas qu’il sera heureux à long terme avec seulement sept tirs et 13 % d’usage », a-t-il lancé, tout en rappelant l’intelligence de jeu légendaire de James et sa capacité à s’adapter.
Un nouveau rôle pour LeBron dans un système désormais centré sur Luka
Selon Cowherd, la hiérarchie n’est plus discutable : « Pour la première fois, LeBron est clairement le deuxième meilleur joueur de l’équipe », a-t-il affirmé, soulignant que James avait toujours surpassé ses anciens partenaires, qu’il s’agisse de Wade, Bosh, Kyrie ou Anthony Davis. Pour lui, le visage affûté de Doncic et sa domination offensive ne laissent aucune place à l’ambiguïté. Cette redistribution des responsabilités, combinée à la créativité offensive insufflée par J.J. Redick, modifie profondément la manière dont LeBron doit aborder chaque rencontre.
Pourtant, malgré ces craintes, la réalité du terrain semble prouver que LeBron maîtrise parfaitement ce nouveau registre. Face au Jazz, il n’a jamais semblé forcer quoi que ce soit, se contentant de manipuler la défense avec une précision chirurgicale. Sa ligne de stats — 11 points, 12 passes et un seul ballon perdu — illustre qu’il reste l’un des meilleurs gestionnaires du jeu. Et son passage décisif dans le quatrième quart-temps, marqué par six passes en trois minutes, rappelle qu’il peut dominer sans monopoliser le ballon.
Dans cette version des Lakers, l’équilibre est pensé pour durer. Luka est le moteur offensif, Austin Reaves confirme sa montée en puissance, et LeBron devient le connecteur idéal, capable de punir les prises à deux et d’orchestrer l’attaque lorsqu’elle en a le plus besoin. Cette redistribution pourrait même prolonger son impact, notamment en défense, où il économise davantage d’énergie. Les Lakers, eux, ont adopté une approche prudente : avec 14 matchs manqués, quelques absences supplémentaires suffiraient à le sortir de la course aux All-NBA.
Il n’empêche que la remarque de Cowherd touche un point sensible : l’histoire de LeBron, c’est celle d’un joueur qui a toujours dicté le tempo. Accepter une place plus secondaire n’a rien d’anodin. Mais pour une équipe en quête de titre, cette configuration pourrait être la plus efficace. Et tant que Luka domine physiquement et mentalement, Los Angeles dispose d’un duo complémentaire comme rarement vu dans la Ligue ces dernières années.
