Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les Lakers ont bien lancé leur saison, portés par un duo Luka Dončić – LeBron James déjà performant et une série de victoires convaincantes. Pourtant, malgré ce début encourageant, certaines voix estiment que l’organisation aurait pu mieux calibrer son effectif durant l’intersaison. L’analyse de Zach Buckley relance précisément ce débat, pointant des manques qui pourraient coûter cher plus tard. Dans un Ouest plus dense que jamais, ces détails prennent une dimension capitale.
Les dirigeants avaient fait le choix de renforcer le secteur intérieur et d’ajouter des profils polyvalents sur les ailes. L’arrivée de Deandre Ayton, combinée à celle de Jake LaRavia, répondait à cette logique et semblait, sur le papier, donner au groupe un meilleur équilibre. Mais au fil des premières semaines, une tendance s’est confirmée : Los Angeles peine clairement à suivre le rythme extérieur imposé par d’autres organisations. Buckley l’a résumé en expliquant que l’équipe aurait dû être « surchargée de tireurs » pour maximiser le potentiel offensif de ses leaders.
Ces difficultés sont visibles dans les chiffres. Les Lakers pointent seulement au 23e rang NBA en adresse longue distance, avec 10,9 tirs primés inscrits par match, un volume largement inférieur à la moyenne de la ligue. Buckley a insisté sur le fait que « même l’argument de l’absence temporaire de LeBron James ne suffit pas à expliquer les limites du tir extérieur », ajoutant que « même l’exceptionnel numéro 23 ne peut pas résoudre à lui seul ce problème structurel ». Ce diagnostic, largement partagé, alimente la réflexion interne sur les choix réalisés l’été dernier.
Les regrets commencent-ils à se faire sentir ?
Pour certains observateurs, la véritable occasion manquée concerne Andrew Wiggins, dont Los Angeles avait sérieusement étudié l’arrivée. L’ailier canadien, toujours précieux des deux côtés du terrain, correspondait parfaitement au profil capable d’apporter du tir, de la défense et une présence fiable dans les moments chauds. Mais Miami, qui avait repris la main dans les discussions, a finalement bloqué toute avancée. Depuis, Wiggins performe en Floride : 16,7 points, 4,9 rebonds, 2,9 passes et une adresse extérieure supérieure à 35 %.
Dans ce contexte, l’une des grandes questions est de savoir si la trajectoire actuelle restera stable. Si le pourcentage collectif de tirs à trois points ne progresse pas, certaines séquences pourraient devenir compliquées contre les cadors du championnat. Certes, les Lakers compensent avec une adresse globale record (51,1 %), mais dans une ligue dominée par le spacing, l’équilibre reste fragile. Les scénarios de trade envisagés dépendront forcément de la suite des événements.
Pour l’instant, plusieurs joueurs tentent de combler ce manque, de Dončić à Austin Reaves, en passant par LaRavia ou même Gabe Vincent. Cependant, l’ensemble demeure irrégulier et dépend fortement de la dynamique du moment. La question n’est donc pas tant de savoir si les Lakers ont de bons shooteurs, mais s’ils en ont suffisamment pour rivaliser avec les prétendants sur la durée. Dans l’esprit de Buckley, la réponse penche clairement vers un non.
Reste que la saison est encore longue, et que la marge de progression existe, surtout avec LeBron James pleinement opérationnel. Los Angeles avance avec ambition, un effectif solide et un ADN compétitif intact. Mais pour lutter avec les géants du moment, il faudra peut-être envisager une dernière retouche. Et dans le paysage ultra-dense de l’Ouest, cela pourrait faire toute la différence.
