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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Luka Doncic continue de faire parler de lui cette saison avec une domination offensive rarement vue, au point de réveiller certaines comparaisons historiques. Depuis son arrivée à Los Angeles, les parallèles avec Larry Bird se multiplient tant son influence semble immédiate. Pourtant, ces rapprochements ne font pas l’unanimité auprès de ceux qui ont réellement affronté la légende des Celtics.
Le début de saison exceptionnel du Slovène a naturellement encouragé les observateurs à établir des ponts avec des icônes du passé. Ses moyennes impressionnantes et son leadership transforment l’organisation des Lakers, redonnant une dynamique offensive qui rappelle certaines grandes années. Mais la comparaison avec Larry Bird dépasse largement les statistiques brutes : elle touche à la façon dont un joueur influence le jeu dans sa globalité. C’est précisément sur ce terrain que la discussion devient plus délicate.
Michael Cooper, figure légendaire du Showtime et ancien Défenseur de l’année, connaît mieux que quiconque l’impact réel de Larry Bird. Opposant direct et rival historique, il a passé une partie de sa carrière à tenter de limiter l’un des joueurs les plus complets de son époque. Interrogé sur les ressemblances entre les deux superstars, il a tenu un discours nuancé, loin de tout emballement médiatique.
Un regard d’expert sur deux styles qui se croisent sans se confondre
Sur son podcast, Cooper a rappelé la différence majeure entre les deux joueurs : « Je pense que Larry était un peu plus fluide que lui. Luka est davantage dans un registre un peu unidimensionnel, dos au panier, un petit dribble et une finition. Larry pouvait faire beaucoup plus de choses. Il est évidemment plus grand que lui. C’est une comparaison intéressante, mais pour moi ce sont deux joueurs totalement différents. » Pour l’ancien arrière des Lakers, le danger est de réduire Bird à un simple scoreur extérieur, alors qu’il excellait dans des zones de jeu que Luka exploite moins.
Si Cooper reconnaît l’évolution du jeu et l’importance accrue du tir à trois points aujourd’hui, il insiste sur la variété offensive que Bird apportait. Selon lui, la star des Celtics pouvait attaquer depuis le poste bas, driver, tirer en sortie d’écran et imposer un rythme différent à chaque possession. De son côté, Luka a intégré davantage de puissance et d’agressivité dans son jeu, comme en témoigne son nombre record de lancers-francs tentés. Mais pour Cooper, il reste encore une marge avant d’atteindre la polyvalence totale qui caractérisait Bird.
Le débat devient encore plus intéressant lorsqu’on aborde leur impact défensif. Larry Bird, souvent sous-estimé dans ce domaine, possédait une intelligence de placement exceptionnelle et une vraie capacité à défendre plusieurs postes. Sa taille et sa vision lui permettaient de compenser un manque de vitesse, transformant son jeu en une arme défensive insoupçonnée. Luka, même dans la meilleure forme de sa carrière, n’a pas encore atteint ce niveau de maîtrise et reste davantage jugé sur son apport offensif.
Si les deux joueurs évoluent dans des contextes radicalement différents, l’impact de Luka sur la ligue rappelle celui de Bird à son époque. La suite dépendra de sa capacité à continuer de faire progresser son jeu, notamment sur le plan défensif. S’il parvient à emmener les Lakers dans une dynamique de titre, la comparaison cessera peut-être d’être un débat pour devenir une évidence. Mais pour l’instant, la voix de Michael Cooper rappelle que dépasser la légende de Boston reste un défi colossal.
