Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Rui Hachimura a vécu une soirée qui a laissé perplexes plusieurs observateurs, dans un match où son influence offensive est restée presque invisible. Une situation rare pour un joueur qui s’est imposé comme l’une des valeurs sûres de l’effectif de Los Angeles. L’ailier, pourtant reconnu pour son adresse cette saison, n’a presque jamais touché la balle.
Los Angeles sortait pourtant d’une période convaincante où la circulation de balle semblait avoir retrouvé sa fluidité. Mais contre Phoenix, ce fil s’est brusquement rompu et plusieurs joueurs en ont payé le prix, à commencer par Hachimura. Lui qui tourne à des pourcentages remarquables depuis le début de la saison a passé la rencontre à courir dans le vide, sans que les systèmes ne permettent réellement de le solliciter. Une anomalie statistique, certes, mais surtout un symptôme inquiétant du fonctionnement de l’équipe.
En ne tentant qu’un seul tir en vingt-trois minutes, l’ailier s’est retrouvé cantonné à un rôle passif qu’il n’a pas choisi. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il disparaît des radars offensifs, mais jamais dans de telles proportions depuis qu’il s’est imposé comme titulaire à temps plein. Le problème dépasse l’individu : il illustre une soirée où les initiatives ont tourné autour de trop peu de joueurs, au détriment d’un collectif pourtant essentiel au succès de la franchise.
Un fonctionnement offensif qui interpelle
Ce sentiment s’est confirmé lorsque Hachimura a évoqué la situation. « Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai eu la balle dans les mains ce soir », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que ce type de match n’était en aucun cas la manière dont l’équipe pouvait espérer gagner. Ces mots, simples mais révélateurs, traduisent une frustration contenue : celle d’un joueur prêt à assumer son rôle, mais qui ne peut le faire si les opportunités n’existent pas.
Cette rencontre a aussi exposé les limites de la gestion offensive face aux défenses qui choisissent de concentrer leur pression sur les créateurs principaux. Luka Doncic, ciblé de toutes parts, a vu ses lignes de passe se refermer et a été poussé à scorer plutôt qu’à distribuer. Résultat : un volume de points élevé mais une influence globale réduite, notamment dans la mise en valeur des coéquipiers. Dans ce contexte, Hachimura s’est retrouvé spectateur, faute de ballons, de lectures possibles ou d’actions construites pour lui.
Pour la franchise, l’enjeu est désormais d’éviter que ce type d’isolement ne devienne une habitude. Avec un calendrier exigeant et un bilan encore solide, laisser s’installer un dysfonctionnement offensif serait un risque difficile à assumer. Les déplacements à venir devront servir de réponse, en rétablissant une dynamique de jeu plus fluide et plus partagée.
Hachimura lui-même, en appelant ouvertement à davantage de transmission et de mouvement, met le doigt sur ce que l’équipe doit corriger immédiatement. Si les créateurs sont régulièrement piégés par les défenses, les autres joueurs doivent se tenir prêts, positionnés, disponibles, pour offrir des solutions. Le message est clair : la réussite collective dépendra de la capacité de chacun à retrouver un jeu altruiste. Ce match a servi d’avertissement, et la suite dira si cette piqûre de rappel sera suffisante pour remettre l’équipe sur de bons rails.
