Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La défaite des Lakers contre Phoenix a relancé certaines interrogations autour de l’équilibre offensif de l’équipe, notamment dans les moments où tout semble se gripper. Malgré la présence de plusieurs créateurs d’élite, les séquences difficiles rappellent que la répartition des responsabilités est encore en phase d’ajustement. LeBron James, revenu récemment de blessure, se retrouve au cœur de ces discussions tant son influence demeure essentielle.
La performance face aux Suns a mis en lumière un usage massif de Luka Dončić, qui porte une large partie de la création offensive depuis le début de la saison. Avec un volume de tirs largement supérieur aux autres cadres, le Slovène est devenu le moteur quasi exclusif de l’attaque, laissant à Austin Reaves et LeBron des rôles plus accessoires. Ce déséquilibre s’est ressenti dans le manque de circulation de balle et l’absence de rythme collectif sur certains passages clés.
Interrogé sur la possibilité de reprendre plus souvent le contrôle du jeu dans ces moments-là, LeBron a livré une réponse posée et signifiante. « Oui, on s’appuie sur ce qui fonctionne. Et évidemment, on peut changer de lanceur quand c’est nécessaire », a-t-il expliqué. « Nous n’avons pas joué notre style habituel, mais ce n’est qu’un match. On ne va pas dramatiser. » Ces propos traduisent à la fois son respect pour le rôle de Dončić et la conscience que l’équipe doit retrouver une forme de cohérence.
Une question d’équilibre plus que de statut
Le sextuple finaliste NBA reste aujourd’hui la troisième option offensive de Los Angeles en volume de tirs, derrière Dončić et Reaves. Cette hiérarchie fonctionne sur le papier, mais certains scénarios comme celui de Phoenix rappellent qu’un juste milieu est essentiel pour que l’ensemble tourne efficacement. Dončić a d’ailleurs admis sa part de responsabilité, lui qui a perdu neuf ballons et reconnu avoir été perturbé par la stratégie défensive adverse.
La difficulté des Lakers à s’adapter lorsque Dončić est sous pression montre l’importance de redistribuer les responsabilités. LeBron, même à 40 ans, reste l’un des meilleurs points d’appui de l’histoire lorsque le jeu se ferme. La franchise devra donc progressivement rééquilibrer les possessions pour éviter de devenir trop prévisible et permettre à son vétéran de monter en régime.
Plusieurs joueurs ont d’ailleurs souligné ce besoin, Rui Hachimura évoquant un manque de circulation qui a handicapé l’équipe. Une attaque trop centrée sur Dončić finit par perdre son identité, et c’est dans ce contexte que l’intégration progressive de LeBron devient cruciale. Sa capacité à prendre le relais, à varier les angles d’attaque et à soulager les créateurs est indispensable, surtout à l’approche des échéances importantes.
Les Lakers n’en sont encore qu’au stade de l’ajustement. Dončić reste le cerveau offensif, mais l’évolution de LeBron au fil des semaines déterminera l’allure réelle de l’équipe. Le quadruple MVP ne demande pas plus de ballons, mais son discours laisse entendre que le moment viendra où il devra reprendre davantage d’initiative. Et ce moment pourrait arriver plus tôt qu’on ne le pense.
