Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le public de Philadelphie a assisté à un moment suspendu dans le temps, comme si les années avaient cessé de s’appliquer à LeBron James. En quelques actions décisives, le vétéran a rappelé qu’il restait l’un des rares joueurs capables de modifier le destin d’une rencontre à lui seul.
Le succès arraché face aux 76ers a aussi permis aux Lakers de consolider leur position parmi les forces majeures de l’Ouest. Mais derrière le résultat, c’est surtout la manière qui a frappé les esprits. À 40 ans, LeBron James a encore ce pouvoir d’imposer son rythme et d’élever le niveau collectif lorsqu’il le décide. L’exploit, ce soir-là, n’a pas été un simple sursaut : il a été une démonstration de maîtrise totale.
Et pour JJ Redick, ce n’est pas seulement la fin de match qui raconte l’essentiel. L’entraîneur a tenu à mettre en lumière une performance globale et essentielle à la cohésion de l’équipe. Il a résumé ce sentiment en affirmant que « son jeu pendant toute la rencontre nous a donné un énorme élan », avant d’expliquer que « l’une des choses qu’il a extrêmement bien faites, c’est poser des écrans et utiliser sa gravité pour créer un avantage ». Une manière de dire que LeBron n’a pas seulement été un finisseur, mais le moteur invisible de l’attaque.
LeBron, l’élément qui relie toute l’organisation
Redick a insisté sur le rôle fondamental du vétéran en ajoutant que « LeBron a été notre connecteur ce soir », soulignant que « toutes les actions secondaires ont été cruciales ». Dans un match où Austin Reaves était en difficulté (3/16 au tir) et où Luka Dončić jouait malgré un voyage éprouvant depuis la Slovénie, la présence de James a été plus déterminante que jamais. Le coach a aussi rappelé que les circonstances rendaient cette performance encore plus impressionnante, estimant que les étoiles s’étaient alignées pour que le leader montre une fois de plus sa grandeur.
La dimension symbolique de cette prestation ne s’est pas arrêtée à l’impact sur le collectif. Elle a aussi touché à la trajectoire personnelle de James, qui revient d’une sciatique l’ayant privé des 14 premiers matchs de la saison. Redick, conscient de la charge mentale que représente un tel retour, a expliqué que « LeBron n’a pas besoin de confiance, mais c’est important de se rappeler de temps en temps ce dont tu es capable ». Une remarque qui souligne la difficulté de réintégrer un groupe déjà en rythme, même pour une légende vivante.
Le coach est allé plus loin en décrivant la complexité de la situation actuelle : « après les blessures, commencer la saison en courant derrière le groupe, dans une équipe qui a déjà trouvé son rythme… peu importe ton niveau, c’est difficile à gérer ». Une manière de rappeler que la courbe de retour à la forme est rarement linéaire, même pour un joueur d’une longévité exceptionnelle.
Cette soirée mémorable n’est pourtant pas appelée à devenir la norme, et Redick le sait. À ce stade de sa carrière, LeBron n’a plus à porter la franchise soir après soir. Mais il reste capable, lorsque le moment l’exige, de rallumer la flamme et de changer le scénario d’un match en quelques possessions. Cette capacité rare est sans doute ce qui inspire encore autant de respect, même après vingt-trois saisons au plus haut niveau.
