Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Dans les coulisses de la NBA, certaines voix comptent plus que d’autres, et celle de Rich Paul en fait indéniablement partie. Connaisseur privilégié des dynamiques internes, le patron de Klutch Sports observe depuis longtemps la manière dont les organisations façonnent leurs ambitions. En comparant deux géants comme Miami et Los Angeles, il remet en lumière un débat bien plus profond que les simples résultats sportifs.
À l’heure où les Lakers surfent sur un excellent bilan, les discussions autour de leur identité réelle se multiplient. Les succès ponctuels ne suffisent pas toujours à masquer les failles structurelles, surtout dans une franchise où les attentes dépassent largement le cadre du terrain. Le regard de Rich Paul vient précisément toucher ce point sensible.
C’est dans le premier épisode de son émission avec Max Kellerman que l’agent a mis des mots sur ce que beaucoup murmurent : « Pat Riley avait un état d’esprit de champion… Si les Lakers ont un domaine où progresser, c’est bien celui-là. Oui, nous sommes les Lakers, mais instaurons vraiment cette culture ». Une déclaration qui, par sa sincérité, bouscule une organisation encore en quête de repères solides.
Une comparaison qui expose les failles culturelles
Pour Paul, la différence entre les deux organisations se ressent jusque dans la manière dont elles avancent, même en période de tempête. La transition de LeBron James au Heat en 2010 illustre parfaitement l’importance d’une structure cohérente. Durant cette période, « il a appris ce qu’il fallait pour franchir la dernière marche », rappelle-t-il, soulignant à quel point Riley avait bâti un cadre performant, exigeant et immuable.
Les Lakers, eux, ont vécu un retour au sommet en 2020, mais cette éclaircie s’est vite dissipée. Depuis ce titre, ils n’ont gagné qu’une seule série de playoffs et n’ont jamais réellement retrouvé une trajectoire ascendante durable. En parallèle, Miami, pourtant moins talentueux sur le papier, a atteint les Finales en 2023 et le dernier carré en 2022, preuve qu’un socle solide peut compenser certaines limites individuelles.
L’analyse se durcit encore lorsqu’il évoque la saison actuelle. Malgré le bilan brillant des Lakers, Paul se montre catégorique : « Je ne pense pas que les Lakers soient suffisamment bons pour être des prétendants aujourd’hui ». Une phrase qui fait l’effet d’une douche froide dans un contexte pourtant euphorique à Los Angeles.
Selon lui, les limites athlétiques et structurelles persistent, et la postseason viendra les exposer à nouveau. « On l’a vu l’an dernier : ils ont souffert face à l’athlétisme et la longueur… Et ce style de jeu sera très facile à défendre en playoffs », estime-t-il, anticipant un nouvel écueil si la franchise ne renforce pas rapidement son effectif.
