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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les victoires s’enchaînent, le bilan est flatteur, mais le doute persiste. À Los Angeles, les chiffres racontent une histoire rassurante, tandis que certaines voix autorisées continuent de pointer des fissures profondes. Derrière le démarrage solide, une question revient avec insistance : jusqu’où cette équipe peut-elle réellement aller ?
Les Lakers ont pourtant frappé fort en ce début de saison, s’installant rapidement parmi les meilleures équipes de la conférence Ouest. L’association entre LeBron James, Luka Doncic et Austin Reaves a offert des séquences spectaculaires, souvent décisives dans le money time. Sur le papier, l’accumulation de talent offensif intrigue autant qu’elle séduit, donnant l’impression d’un collectif capable de rivaliser avec n’importe qui sur une série.
Mais pour Stan Van Gundy, cette impression est trompeuse. L’ancien entraîneur et analyste n’adhère pas au récit ambiant et se montre beaucoup plus sévère dans son diagnostic. À ses yeux, le rendement actuel masque des lacunes structurelles qui risquent d’exploser au grand jour lorsque le niveau d’exigence montera.
Un équilibre collectif encore loin d’être trouvé
« Je ne pense pas que ce soit un vrai prétendant au titre. Les chiffres montrent une équipe moyenne, même si le bilan donne une autre impression. Ils manquent de profondeur, de vitesse, et défensivement, ils deviennent même plus faibles quand leurs trois meilleurs joueurs sont ensemble », a-t-il lâché sans détour, soulignant un décalage inquiétant entre les résultats et le contenu.
Sur le plan statistique, le constat renforce ce scepticisme. Les Lakers affichent une attaque bien classée, mais une défense nettement en retrait, symbole d’une équipe trop dépendante de son talent individuel. Lorsque James, Doncic et Reaves partagent le parquet, la priorité semble être la coexistence plutôt que la complémentarité, un signal d’alarme pour une organisation qui vise plus qu’un simple parcours honorable.
Van Gundy insiste notamment sur la difficulté à entourer ce trio de profils capables d’assurer une pression défensive constante sur les lignes extérieures. Selon lui, les rotations actuelles obligent le staff à faire des compromis permanents, notamment dans les fins de match où chaque possession compte davantage. « Ils cherchent à se partager l’espace plutôt qu’à jouer ensemble, et c’est un vrai problème quand tu ambitionnes d’aller au bout », a-t-il ajouté, pointant un chantier tactique majeur.
Pour autant, l’ancien coach reconnaît le travail du staff et la capacité de l’équipe à maximiser ses ressources actuelles. Mais sans ajustements majeurs de l’effectif, il craint que les mêmes failles se répètent au pire moment. « Le staff fait du très bon travail avec ce qu’il a, mais je ne les vois pas au niveau des meilleures équipes de l’Ouest », a-t-il conclu.
