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Par Rédaction | Sport
À mesure que la NBA change de visage, certaines considèrent l’évolution comme une évidence, d’autres comme une illusion. Cette fois, c’est Luka Dončić qui se retrouve au cœur d’une réflexion beaucoup plus large, avec un Shaquille O’Neal… pas très convaincu.
Les comparaisons entre les époques font partie intégrante de la culture NBA. Elles alimentent les plateaux télé, les podcasts et les réseaux sociaux depuis des décennies. Entre domination des intérieurs, explosion du tir à trois points et apparition du basket sans position, le jeu semble pourtant avoir profondément muté. Les grands savent dribbler, shooter et créer, tandis que la vitesse et l’espace dictent désormais le tempo.
Malgré ces transformations apparentes, Shaquille O’Neal reste sceptique. Issu d’une génération où l’impact physique était central, le quadruple champion ne se laisse pas convaincre par le discours dominant. Pour lui, l’évolution ne se mesure pas uniquement à la variété des compétences, mais à la capacité d’une époque à rivaliser avec une autre. « Je ne pense pas que le jeu ait évolué. Et je sais que je me fais critiquer pour ça, mais si je ne peux pas vous prendre et dire que vous pouvez jouer avec nous, alors je ne vois pas l’évolution », a-t-il affirmé, visiblement agacé par cette idée largement répandue.
Luka Dončić, le paradoxe qui dérange les certitudes
Son incompréhension s’est cristallisée autour d’un cas précis : Luka Dončić. Le Slovène incarne pourtant le basket moderne dans toute sa richesse, mais c’est justement ce paradoxe qui intrigue Shaq. « On me dit que l’ancien jeu est dépassé parce que le basket a évolué. Évolué comment ? », a-t-il lancé, avant d’exprimer son étonnement face à la domination d’un joueur qui ne correspond pas aux standards athlétiques traditionnels.
Pour O’Neal, le succès de Dončić pose une question simple mais dérangeante. Comment un joueur sans vitesse fulgurante ni détente spectaculaire peut-il malmener autant de défenseurs soir après soir ? L’ancien pivot avoue même avoir longtemps eu du mal à accepter cette réalité. « Il n’est pas vraiment rapide, il n’a pas une grosse détente, mais il détruit tout le monde. Je me disais : ‘Mais bloquez son tir’ », a-t-il lâché, mi-amusé, mi-déconcerté.
Ce constat, loin de minimiser Luka, souligne au contraire l’évolution du jeu sur le plan intellectuel. Vision, lecture, timing et maîtrise des angles sont devenus des armes tout aussi redoutables que l’explosivité brute. À seulement 26 ans, Dončić est déjà comparé à des références comme Larry Bird, Magic Johnson ou même LeBron James, preuve que la domination peut aujourd’hui prendre des formes multiples.
Ce discours critique s’inscrit dans une ligne que Shaq n’a jamais vraiment quittée. Habitué à une NBA plus rugueuse, il a souvent dénoncé ce qu’il perçoit comme un adoucissement excessif du jeu. Pour lui, la disparition progressive du rapport de force à l’intérieur a profondément modifié l’identité des grands, désormais attirés par le tir extérieur. Pourtant, malgré les réserves de Shaq, une chose reste incontestable : le basket a changé.
