Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
À Los Angeles, certaines décisions ne font jamais de bruit immédiat, tout en pesant lourd sur l’avenir. Rui Hachimura, performant et discret, se retrouve soudain au centre des interrogations. Et le dilemme pourrait coûter cher s’il est mal négocié.
Depuis le début de la saison, Rui Hachimura fait exactement ce qu’on attend de lui dans cette équipe. Solide défensivement, fiable sans ballon et redoutable dans les tirs ouverts, il s’est imposé comme un titulaire crédible dans le cinq de JJ Redick. Ses statistiques parlent pour lui, mais surtout son impact colle parfaitement aux besoins d’une franchise qui cherche de l’équilibre autour de ses stars.
Le problème, paradoxalement, vient justement de cette réussite. Hachimura n’est ni en perte de vitesse ni en bout de cycle, ce qui complique toute prise de décision. Son contrat arrivant à échéance, Los Angeles se retrouve face à un choix délicat : conserver un joueur efficace sans compromettre sa flexibilité financière, ou risquer de le voir partir sans contrepartie réelle.
Un dilemme financier plus qu’un problème sportif
En interne, certains cadres de la ligue estiment que ce dossier est devenu prioritaire. « C’est leur plus gros problème à résoudre, déterminer la direction à prendre maintenant », confie un dirigeant NBA. « Le dossier Austin Reaves se réglera, mais Rui Hachimura, c’est une décision difficile. Ils l’ont obtenu pour presque rien et il a été excellent. Se dire qu’on pourrait simplement le laisser partir, c’est compliqué », ajoute-t-il, soulignant l’enjeu stratégique pour le front office.
Sportivement, le constat est clair : la franchise ne souhaite pas se séparer de Hachimura. Son salaire actuel peut servir de variable d’ajustement dans un échange majeur, mais il n’est pas activement proposé sur le marché. En revanche, l’idée de lui accorder une prolongation maximale estimée à 114 millions de dollars sur quatre ans refroidit clairement les décideurs, soucieux de préserver de l’espace salarial pour l’intersaison.
La coexistence de ce dossier avec celui d’Austin Reaves ajoute une couche supplémentaire de complexité. Contrairement à Hachimura, la tendance est clairement à une prolongation du guard, sauf inclusion dans un transfert d’envergure. Cette hiérarchie implicite renforce l’impression que Rui se retrouve coincé dans un entre-deux, ni indispensable au point de casser la banque, ni suffisamment remplaçable pour être sacrifié sans regret.
La solution la plus probable reste donc une approche attentiste. Laisser Hachimura tester le marché, observer les offres, puis revenir à la table avec une valeur réelle définie par la concurrence. Grâce à ses Bird Rights, la franchise conserve un avantage certain, tout en espérant faire baisser les prétentions salariales autour d’un contrat plus raisonnable, peut-être plus court et mieux aligné sur son rôle.
