Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Cooper Flagg appartient déjà à cette catégorie rare, celle qui force les comparaisons bien avant la fin de sa première saison. À Dallas, son ascension récente intrigue autant qu’elle impressionne. Et lorsque certaines légendes commencent à voir des parallèles historiques, le débat change brutalement de dimension.
Après des débuts marqués par des ajustements, Cooper Flagg a trouvé son rythme au cours du dernier mois. Utilisé un temps hors de son poste naturel, le jeune ailier a pleinement explosé dès son retour dans un rôle plus conforme à ses qualités. Son jeu s’est soudainement simplifié, devenant plus fluide, plus instinctif, et surtout plus efficace. Les chiffres confirment cette montée en puissance, avec une production offensive et une régularité qui détonnent pour un joueur de son âge.
Sur cette séquence récente, Flagg affiche des statistiques dignes d’un cadre confirmé, tout en assumant des responsabilités croissantes des deux côtés du terrain. Sa capacité à créer pour lui-même, à servir ses coéquipiers et à défendre sur plusieurs positions a rapidement changé la perception autour de son statut. Ce n’est plus seulement un rookie prometteur, mais déjà un élément central dans l’équilibre de la franchise texane, malgré un contexte collectif encore instable.
Un contexte idéal pour apprendre sans brûler les étapes
C’est dans ce contexte que Shaquille O’Neal a tenu à replacer la trajectoire de Flagg dans une perspective historique. L’ancien pivot a expliqué en quoi la situation du jeune ailier lui rappelait celle vécue par Tim Duncan à son arrivée en NBA. « Je suis heureux pour Cooper Flagg, parce que, quand on parle de positionnement, c’est le plus jeune numéro un qui arrive dans l’environnement parfait. Le dernier exemple que je me rappelle, c’était Tim Duncan. Bonne organisation, bons joueurs, et quelqu’un pour te soutenir », a expliqué O’Neal, soulignant surtout l’importance de ne pas avoir à tout porter immédiatement.
O’Neal a également insisté sur le fait que Flagg n’a pas l’obligation d’être immédiatement le leader offensif absolu. Entouré de vétérans majeurs, il peut se concentrer sur son développement sans la pression excessive du rôle de sauveur. « Cooper Flagg n’a pas besoin d’être “l’homme”. Tu ne vas pas dépasser Kyrie, et quand Anthony Davis joue à ce niveau, tu ne vas pas le dépasser non plus », a-t-il ajouté, mettant en avant cette situation d’apprentissage progressif que très peu de rookies connaissent.
Ce parallèle avec Tim Duncan n’est pas anodin. À son arrivée, l’intérieur de San Antonio avait rejoint une structure déjà solide, marquée par la présence de David Robinson. Les attentes étaient immenses, mais la hiérarchie existante lui avait permis de grandir sans être écrasé par la pression. De la même manière, Flagg évolue aujourd’hui dans une organisation qui, malgré des résultats mitigés, lui offre un cadre technique et humain favorable à une progression accélérée.
Dans les moments décisifs, son sang-froid est tout aussi remarquable. En fin de match, il convertit une majorité impressionnante de tirs pour égaliser ou prendre l’avantage, se hissant au sommet des statistiques dites “clutch”. Cette efficacité place déjà son nom aux côtés de joueurs confirmés de la ligue, une anomalie pour un rookie de cet âge.
