Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le choc remporté par les Spurs face au Thunder en demi-finale de la NBA Cup a marqué les esprits bien au-delà de l’élimination d’Oklahoma City. Invaincue ou presque jusque-là, l’équipe du Thunder semblait intouchable, portée par une dynamique collective impressionnante et des ambitions clairement affichées. Pourtant, San Antonio a su imposer son rythme et sa discipline, envoyant un signal fort au reste de la ligue.
Dans ce contexte, Victor Wembanyama a de nouveau occupé le devant de la scène, malgré un temps de jeu limité lié à son retour de blessure. Son impact, autant défensif qu’émotionnel, a suffi à déséquilibrer les certitudes d’OKC. Plus encore que ses actions, c’est son discours d’après-match qui a retenu l’attention, notamment sur la notion de rivalité entre les deux équipes. Une prise de position lucide, presque froide, loin des provocations habituelles.
Ce discours n’a pas laissé indifférent Draymond Green. Sur son podcast, l’intérieur de Golden State a tenu à souligner la maturité de Wembanyama, validant pleinement sa vision. « Tout le monde parlait d’une rivalité entre OKC et les Spurs, et j’ai adoré la réponse de Wemby. Il a dit qu’ils étaient dans une ligue à part, que ce ne pouvait pas être une rivalité. Mais que quand les deux équipes gagneraient, alors ça pourrait en devenir une », a expliqué Green. Avant d’ajouter, avec son franc-parler habituel, « Pendant des années, on disait que telle ou telle équipe était un rival des Warriors. Et je répondais : ils ne nous ont jamais battus, comment ça peut être une rivalité ? ».
Une reconnaissance venue de l’expérience
Ce qui frappe dans les propos de Draymond Green, c’est la légitimité de l’expérience. Il parle en connaisseur, lui qui a vécu la montée en puissance d’une dynastie et les batailles répétées en playoffs. Pour lui, une rivalité ne se décrète pas, elle se construit dans la durée, par des confrontations décisives et des enjeux élevés. En validant le discours de Wembanyama, Green reconnaît implicitement que les Spurs sont sur la bonne voie, sans brûler les étapes ni s’inventer un statut prématuré.
Cette victoire face au Thunder reste toutefois un instantané, pas une conclusion. Oklahoma City demeure l’une des organisations les plus solides de la ligue, et un revers en NBA Cup ne suffit pas à remettre en cause sa domination potentielle. Draymond Green l’a d’ailleurs rappelé indirectement : pour que cette opposition prenne une autre dimension, il faudra des séries de playoffs, de la répétition, et une vraie rivalité sportive nourrie par le temps et les enjeux.
Au-delà de Wembanyama, Draymond Green a tenu à mettre en lumière un autre élément clé du projet texan : Stephon Castle. Pour lui, l’apport du jeune arrière va bien au-delà des statistiques brutes. « Les Spurs ont autant de chance d’avoir Stephon Castle que d’avoir Wemby. C’est un gagnant, il a toujours gagné dans sa carrière », a-t-il affirmé. Un compliment fort, qui souligne l’importance des profils complémentaires dans la construction d’une équipe durable.
Pour San Antonio, l’enjeu dépasse largement une victoire ou une reconnaissance médiatique ponctuelle. Il s’agit de bâtir sur le long terme, avec patience et cohérence, en laissant les performances parler d’elles-mêmes. Le regard porté par Draymond Green agit presque comme une validation extérieure : celle d’un champion qui sait reconnaître les fondations solides avant même l’aboutissement final.
