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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Une tension sourde traverse la baie de San Francisco depuis quelques semaines. Derrière les sourires et les discours rassurants, certains choix commencent à faire grincer des dents. Le cas Jimmy Butler, lui, ne fait que grandir.
Jimmy Butler est arrivé dans la franchise de Golden State avec l’étiquette d’un lieutenant capable de soulager Stephen Curry. Un rôle assumé, presque revendiqué, depuis son départ de Miami. Mais pour Gilbert Arenas, cette posture commence à poser un réel problème dans l’équilibre collectif. L’ancien All-Star estime que Butler est allé trop loin dans l’effacement, au point de pénaliser directement l’attaque de l’équipe.
Sur son podcast, Arenas n’a pas tourné autour du pot en évoquant l’attitude du vétéran. « Jimmy, si tu joues comme ça, je te fais sortir du cinq majeur », a-t-il lâché, avant d’enfoncer le clou. « Ce n’est pas Miami. Tu n’as pas un Herro et un Bam derrière toi. Ici, tu dois être l’un de ces gars-là ». Un message clair : Butler ne peut pas se contenter d’être un simple facilitateur dans ce système.
Une passivité qui interroge dans le système de Kerr
Cette sortie intervient dans un contexte chiffré peu flatteur. Sur ses quatre derniers matchs disputés avant l’affrontement contre Phoenix, Butler n’a jamais tenté plus de onze tirs par rencontre. Une production limitée à 14 points de moyenne, loin de ses standards habituels, et surtout insuffisante pour une équipe dépendante du scoring extérieur. Résultat immédiat : un bilan de 1 victoire pour 3 défaites, et une organisation retombée sous la barre des 50 % de victoires.
Pour Arenas, le problème n’est pas seulement statistique, il est presque identitaire. Butler a bâti sa réputation sur sa capacité à sentir les moments clés, à imposer des runs décisifs et à prendre feu quand la défense adverse se relâche. « Il savait exactement quand faire la différence, quand enchaîner huit points d’affilée », rappelle l’ancien arrière, soulignant un instinct aujourd’hui trop rarement visible.
À Golden State, la hiérarchie est pourtant limpide : Stephen Curry reste l’option numéro un, mais le rôle de numéro deux est vacant et doit être assumé sans hésitation. Arenas insiste sur ce point : « Tu es le numéro deux, mais tu joues comme si les trois autres pouvaient créer seuls ». Une critique qui vise directement la manière dont Butler semble parfois se fondre dans le décor.
Dans l’esprit d’Arenas, cette situation crée un déséquilibre structurel. Golden State ne peut pas se permettre deux profils trop altruistes sur le terrain. « Tu ne peux pas être Draymond Green offensivement quand Draymond est déjà là », ironise-t-il, pointant le manque de finisseurs fiables lorsque Butler refuse d’attaquer. Sans une deuxième menace constante, les défenses se concentrent sur Curry, étouffant le jeu collectif.
