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Par Rédaction | Sport
Les premières semaines de Cooper Flagg en NBA ont ressemblé à une immersion accélérée dans la réalité du très haut niveau. Propulsé rapidement dans un rôle central, le jeune ailier a dû assumer des responsabilités qu’il n’était pas censé porter aussi tôt. Les blessures successives de Kyrie Irving et Dereck Lively II ont laissé Dallas sans filet, transformant Flagg en option prioritaire malgré son âge.
Le contraste est saisissant entre l’explosion individuelle du joueur et les difficultés de l’équipe. Son match à 42 points face au Jazz, malgré la défaite après prolongation, a marqué les esprits et inscrit son nom dans l’histoire de la ligue. Mais ces coups d’éclat n’ont pas suffi à redresser un bilan préoccupant. À seulement 10 victoires pour 17 défaites, Dallas est déjà sous pression, loin de ses standards récents et encore plus loin de ses ambitions printanières.
Dans ce contexte, Jason Kidd refuse pourtant toute forme de panique. Interrogé sur les axes de progression de son jeune joueur, l’entraîneur a livré une analyse volontairement simple, presque déroutante. « Deux choses : le temps et la force. On ne peut accélérer ni l’un ni l’autre », a-t-il expliqué, rappelant que Flagg n’a même pas encore 19 ans. Derrière cette réponse se cache une philosophie claire : accepter le processus, même lorsqu’il passe par des nuits compliquées.
Un profil façonné dans la difficulté
Kidd est ensuite revenu plus précisément sur la manière dont l’organisation a volontairement exposé Flagg à des situations complexes. « On l’a mis très tôt sur du pick-and-roll, dès la Summer League et au début de la saison, pour qu’il assimile ça. Il a aussi été ciblé par les meilleurs défenseurs chaque soir à cause des blessures », a détaillé l’ancien meneur. Un apprentissage brutal, mais assumé, destiné à accélérer sa lecture du jeu et sa maturité.
Au-delà des systèmes, c’est surtout la gestion de la défaite qui façonne aujourd’hui le mental du joueur. Kidd voit dans cette accumulation de revers une étape presque indispensable. « En devenant plus fort, le ciel est la limite. Il apprend à traverser les victoires et les défaites, et à comprendre que perdre ne fait pas de vous un perdant », a-t-il souligné. Un discours rare, qui dépasse le cadre du parquet pour toucher à la construction psychologique.
Sur le terrain, malgré tout, les signes sont déjà là. Flagg figure parmi les meilleurs scoreurs de la ligue dans les moments décisifs, preuve d’une personnalité qui ne fuit pas la pression. Cette capacité à répondre présent dans le clutch contraste avec son jeune âge et confirme pourquoi Dallas croit encore fermement en son potentiel. Même lorsque l’équipe s’effondre, lui continue d’attaquer, de provoquer et de prendre ses responsabilités.
À long terme, cette saison pourrait bien être fondatrice. Les défaites s’accumulent, mais chaque match ajoute une couche d’expérience à un joueur encore en construction. Avec un effectif enfin en meilleure santé, la trajectoire collective pourrait rapidement changer. Et lorsque cela arrivera, Cooper Flagg aura déjà appris à survivre au chaos, un atout souvent invisible dans les statistiques mais essentiel pour durer au sommet.
