Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Le succès des Spurs face au Thunder en demi-finale de la NBA Cup avait tout d’un moment fondateur. Après plus d’un mois d’absence, Victor Wembanyama revenait enfin sur les parquets, dans un rôle volontairement limité par son entraîneur. Malgré un temps de jeu réduit, l’intérieur français a immédiatement changé la physionomie de la rencontre.
Dans ce contexte euphorique, les propos tenus par Wembanyama après le match ont rapidement fait polémique. En évoquant une équipe qui pratique un basket « pur » et « éthique », le Français a laissé place à de multiples interprétations. Beaucoup y ont vu une pique adressée au Thunder, régulièrement critiqué pour son style de jeu axé sur la provocation de fautes et certaines exagérations dans le contact.
Cette sortie n’est pas passée inaperçue, notamment chez les anciens joueurs. Sur le plateau de NBA on Prime, Udonis Haslem a exprimé son agacement face à ce qu’il considère comme une posture déplacée à ce niveau de compétition. « Tu ne peux pas pleurnicher, tu ne peux pas supplier, tu ne peux pas mendier pour gagner un titre. Ça ne marche pas comme ça », a-t-il lâché, avant d’ajouter qu’il ne voulait « rien entendre de ce genre quand il s’agit d’Oklahoma City ».
Un retour marquant, mais sous surveillance
Sur le plan sportif, difficile pourtant de reprocher quoi que ce soit à Wembanyama. Aligné seulement 21 minutes en sortie de banc, il a compilé 21 points, 9 rebonds, 2 passes et 2 contres, avec une influence flagrante sur le rythme du match. Son différentiel de +21 a illustré à quel point sa simple présence a déséquilibré le Thunder, pourtant favori et champion en titre.
Ce retour maîtrisé s’inscrivait dans une logique de précaution après sa blessure au mollet gauche. Les Spurs n’ont jamais cherché à précipiter son intégration, préférant protéger leur joyau sur le long terme. Malgré cela, Wembanyama a montré qu’il pouvait immédiatement redevenir le point focal du projet, sans forcer ni monopoliser le ballon.
C’est précisément ce contraste qui a alimenté la controverse. Brillant sur le terrain, mais ambigu dans ses propos, le Français a semblé opposer deux visions du jeu. Une lecture qui a heurté certains observateurs, estimant que la victoire devait suffire, sans jugement moral sur la manière de jouer de l’adversaire.
Pour Udonis Haslem, le fond du problème dépasse Wembanyama lui-même. L’ancien capitaine du Heat pointe une nouvelle génération parfois trop prompte à commenter le jeu plutôt qu’à laisser les résultats parler. Dans une NBA où chaque mot est disséqué, l’expérience rappelle que le respect entre adversaires reste une valeur cardinale.
