Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les jours se suivent et se ressemblent à Los Angeles, où les certitudes du début de saison ont laissé place au doute. La dynamique s’est inversée, les défaites s’accumulent, et le malaise semble désormais dépasser le simple cadre du terrain. Dans ce climat tendu, les responsabilités commencent à être ouvertement débattues.
La franchise californienne reste sur trois revers consécutifs et glisse progressivement dans la hiérarchie de la Conférence Ouest. Après la dernière contre-performance, JJ Redick n’a pas mâché ses mots, évoquant un basket indigne des standards attendus et pointant du doigt l’attitude collective. Un discours fort, révélateur d’un groupe qui peine à trouver une identité stable malgré un effectif riche en talent.
Si l’entraîneur des Lakers a publiquement ciblé l’ensemble de son vestiaire, une autre voix s’est ajoutée au débat. Sam Mitchell, ancien entraîneur NBA élu Coach of the Year et aujourd’hui consultant, a directement mis en cause Luka Dončić. « Luka Dončić ne peut pas jouer au basket sans le ballon. Il ne coupe pas, il ne bouge pas, il ne pose pas d’écrans. Il est exceptionnel avec le ballon, mais il ne fait rien pour rendre ses coéquipiers meilleurs quand il ne l’a pas. Le problème des Lakers, c’est que Austin Reaves et LeBron James sont pareils : ils ont besoin du ballon », a-t-il déclaré, propos traduits en français.
Un débat sur le leadership et le jeu sans ballon
Cette analyse met en lumière une problématique plus large : la coexistence de plusieurs joueurs dominants qui ont tous besoin de contrôler le jeu. Selon Mitchell, cette accumulation de profils similaires freinerait la fluidité offensive et limiterait l’impact collectif. Une critique qui vise avant tout Dončić, considéré comme le moteur principal de l’équipe.
Pourtant, sur le plan statistique, l’argument semble fragile. Luka Dončić affiche des moyennes impressionnantes, avec plus de 33 points, 8 rebonds et 8 passes par match, des chiffres qui le placent parmi les favoris au titre de MVP. Mais les récentes défaites ont rappelé que la production individuelle ne suffit pas toujours face aux cadors de l’Ouest, comme Denver, Oklahoma City ou San Antonio.
La question n’est donc pas tant le niveau du Slovène que sa capacité à s’intégrer dans un collectif équilibré. Les critiques sur son jeu sans ballon existent depuis longtemps, mais elles doivent être nuancées par son influence globale sur les résultats. Capable de porter l’équipe contre des adversaires moins armés, Dončić a toutefois besoin d’un environnement mieux adapté pour rivaliser durablement avec les prétendants au titre.
L’avenir proche des Lakers rend ce débat encore plus sensible. Le futur de LeBron James reste incertain avec un contrat arrivant à expiration, et la franchise semble déjà se projeter autour du duo Dončić–Reaves. Dans cette optique, l’enjeu sera moins de désigner un coupable que de construire un effectif capable de maximiser les forces de sa star tout en compensant ses limites.
