Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Pour Kevin Durant, les bagues ont évidemment leur importance, mais elles ne résument pas tout. Il préfère observer l’évolution d’un joueur, sa capacité à s’adapter, à affiner chaque détail de son basket au fil des années. Une approche presque artisanale, qui met en avant la compréhension profonde du jeu plutôt que les seuls résultats collectifs.
C’est dans ce contexte qu’il a surpris en évoquant LeBron James. Malgré plus de vingt ans passés au plus haut niveau, Durant estime que le joueur des Lakers n’a véritablement atteint cette forme ultime de maîtrise que récemment. Une déclaration forte, qui remet en perspective la carrière d’un des basketteurs les plus influents de l’histoire.
« J’ai l’impression que LeBron continue encore de s’améliorer. C’est fou. Honnêtement, je pense qu’il a maîtrisé son jeu assez récemment », a expliqué Durant, avant de préciser : « Il a ajouté le tir à trois points, le fadeaway, et il est devenu beaucoup plus constant. Son jeu de vétéran est incroyable ». Une analyse partagée par Fred VanVleet, présent lors de l’échange, qui a souligné à quel point cette version plus posée de James reste redoutable.
La maîtrise plutôt que la culture des bagues
Selon Durant, LeBron incarne parfaitement cette capacité à évoluer avec le temps. Autrefois basé sur une puissance physique hors normes et un athlétisme destructeur, son jeu s’est progressivement transformé. Moins dépendant de ses qualités explosives, James a développé une lecture encore plus fine, un tir extérieur fiable et une palette de finitions qui lui permettent de rester dominant malgré les années.
Mais LeBron n’est pas le seul à trouver grâce aux yeux de Durant. L’ailier star a dressé une liste très personnelle de joueurs qu’il considère comme de véritables maîtres du jeu, indépendamment de leur palmarès collectif. « Je pense à Kobe, Michael Jordan, Kevin Garnett, Tracy McGrady. Les titres, c’est cool, ça compte, mais maîtriser le jeu sur la durée, produire au plus haut niveau dans des matchs qui comptent, comme Tim Duncan… ça, c’est ce qui a vraiment de la valeur pour moi », a-t-il affirmé.
Durant a également cité des profils plus récents, preuve que cette notion de maîtrise n’est pas réservée aux légendes du passé. Nikola Jokic, Shai Gilgeous-Alexander ou encore Jayson Tatum font, selon lui, partie de cette nouvelle génération capable d’atteindre ce niveau de compréhension totale du basket. « Je pense que Tatum est en train de devenir exactement le joueur qu’il veut être », a-t-il ajouté, soulignant la progression constante de ces talents.
Fait notable, Kevin Durant ne s’est jamais inclus lui-même dans cette discussion. Une forme de recul assumée, presque détachée, où il explique ne plus ressentir le besoin de se justifier. Tant que ses pairs reconnaissent son niveau et son impact, cela lui suffit. Une philosophie qui reflète parfaitement son discours : au-delà des récompenses, c’est la pureté du jeu qui prime.
